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Chronique d'opinion

La consécration du fils à papa

durée 08h48
20 octobre 2015
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Frédéric Savard
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Par Frédéric Savard, Éditorialiste

Comme les résultats de sondages des derniers jours l’indiquaient, c’est bel et bien Justin Trudeau qui devient le nouveau Premier ministre canadien après près de 10 ans de règne pour Stephen Harper. Un gouvernement majoritaire, contre toutes attentes, qui témoigne de la forte volonté de changement des québécois et des canadiens et de la magistrale chute dans l’opinion publique du NPD tout particulièrement. 

Je n’aime pas spécialement Justin Trudeau. Je trouve qu’il dégage autant de charisme qu’une patte de chaise et qu’il a de la difficulté à verbaliser et expliquer son propos, ses idées. Mais bon, il est plutôt beau bonhomme, en forme, jeune, vigoureux et le fils à son papa Pierre Elliott. Je doute qu’il aurait été élu s’il s’appelait Justin Tremblay. Il ne serait fort possiblement pas à la tête du Parti non plus. Mais aujourd’hui, j’ai décidé que je ne serais pas de mauvaise foi. Que je ne serais pas cynique. Oui j’ai annulé mon vote, mais je vais quand même donner la chance au coureur. Je ne parlerai pas de l’historique de corruption des libéraux ou encore de la volonté apparente du jeune Trudeau d'entraîner le Canada dans d’importants déficits. Ce que je souhaite, visiblement comme la majorité des gens vient de l’exprimer, c’est un changement positif. Une plus grande ouverture, tout en s’affirmant soi-même ferait en effet bien différent du stoïcisme et de la fermeture légendaire du soigneusement peigné Harper. 

Déjà, Justin Trudeau a affirmé vouloir composer un cabinet «équitable» d’hommes et de femmes. Bon, le fond de moi-même a toujours trouvé profondément stupide cette façon de procéder. On devrait y aller à la compétence et non pas au nombre. Qu’il y ait 75% de femmes et 25% d’hommes ou vice-versa, je m’en fous, si ce sont les personnes les plus compétentes qui sont en place, c’est ça que je veux. Oui, il faut tout de même un minimum de représentativité, mais l’équité complète, parfaite et totale n’existe jamais vraiment. Mais encore là, il faut que je résorbe considérablement mes ardeurs et mes critiques prématurées pour l’instant. Ah ces mauvaises habitudes de sceptique ne se perdent pas si facilement. 

Ce que je veux aujourd’hui, c’est croire. Croire que la personne qui va prendre les rênes du pays va oser, essayer, prendre des risques, peut-être se tromper, mais se relever. Juste être humain finalement. S’il est bien entouré, ça pourrait peut-être fonctionner qui sait. 

Dans son long discours victorieux, Justin Trudeau s’est voulu rassembleur et a mentionné qu’il serait le Premier ministre de tous les Canadiens. Il a même remercié les militants et bénévoles des autres partis, notamment ceux du NPD qui ont vu leur parti mordre royalement la poussière.  Est-ce qu’il saura s’imposer, être un leader? Peut-être que oui, peut-être que non. Est-ce qu’il fera mieux ou pire que Stephen Harper? Seul le temps nous le dira. Mais si le fils à papa réussit à se forger sa propre identité, peut-être que le Canada réussira à mieux définir la sienne. 

 

Photo 1
Justin Trudeau a gagné ses élections et pas à peu près. De 36 députés à la dissolution de la Chambre des communes, le 2 août dernier, le Parti Libéral passe à plus de 180 députés et un gouvernement majoritaire. On appelle ça une retentissante victoire.

Photo 2
Stephen Harper aura été Premier ministre du Canada près de 10 ans. Il a annoncé par voie de communiqué qu'il démissionnait de ses fonctions de chef du Parti Conservateur. Malgré la défaite, son parti bénéficiera tout de même d'effectifs nombreux en tant qu'Opposition officielle au Parlement.

Photo 3 
Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a connu une soirée difficile et a vu une grande partie de ses candidats élus lors de l'irrésistible vague orange de 2011 se faire éjecter de la Chambre des communes. Mulcair a tout de même indiqué qu'il demeurerait en poste comme chef du NPD.

Photo 4
Le chef du Bloc, Gilles Duceppe, devra arrêter de s'accrocher. Il s'est fait une fois encore battre dans son comté de Laurier-Sainte-Marie et n'a pas été en mesure de redonner de la vigueur à un parti qui est toujours sur le respirateur artificiel. Malgré les 10 députés élus du Bloc, le parti ne sera pas reconnu comme un parti officiel au pays. Il faut un minimum de 12 députés élus pour être reconnu ainsi. Avec ce statut, le Bloc aurait pu bénéficier à nouveau de temps de parole et de subventions substantielles.

 

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