Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Des critiques du budget sur l'environnement, surtout pour le transport collectif

durée 19h22
12 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Le budget du Québec ne répond pas aux attentes de plusieurs organisations sur le plan environnemental, particulièrement à l'égard du manque de financement du transport collectif.

Dans un communiqué, Équiterre estime que le budget «est loin de préparer le Québec aux défis environnementaux».

Concernant la fin progressive du programme de subventions aux véhicules électriques Roulez vert, le ministre des Finances, Eric Girard, affirme qu’il s’agit d’un programme non optimal en termes de dollars par tonne de réduction de gaz à effet de serre, souligne l'organisme environnemental.

Or, selon Équiterre, le ministre se refuse à financer adéquatement le transport collectif, «ce qui lui permettrait justement d’atteindre ses objectifs à cet égard».

«Le gouvernement est conscient des défis et de leur ampleur, mais il n’y a pas de sentiment d’urgence dans ce budget-là», affirme Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre, estimant aussi que Québec «ne s’attaque pas à la détresse des agriculteurs et agricultrices». 

Selon Équiterre, «il faudra malheureusement attendre la prochaine mise à jour des mesures du Plan pour une économie verte pour avoir un portrait clair des investissements environnementaux».

«Le gouvernement doit espérer que les changements climatiques prennent une pause pour que son plan budgétaire tienne le coup. Ça n’arrivera pas», affirme Marc-André Viau.

Quelques mesures à signaler

L'Union des municipalités du Québec (UMQ) affirme dans un communiqué que le milieu municipal continue d’avoir des attentes ambitieuses «auxquelles le budget actuel ne répond pas, ou que partiellement».

L'UMQ salue de nouvelles mesures de 347,5 millions $ sur cinq ans pour appuyer le secteur forestier et un appui de 27 millions $ sur trois ans à la desserte aérienne régionale. 

Concernant l’environnement, l'UMQ souligne aussi les 127,5 millions $ sur cinq ans, incluant une aide de 102 millions $ afin d’assurer la sécurité dans le contexte des changements climatiques et agir face à la hausse des sinistres majeurs, «notamment en mettant en place une équipe d’intervention disponible en tout temps».

L'UMQ exprime toutefois «sa grande préoccupation» à l'égard d'un budget qui ne prévoit «aucune somme additionnelle pour le financement du transport collectif».

«Il s’agit d’un moment crucial pour assurer son développement», soutient le président de l’UMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse, parlant du transport collectif comme d'un «levier indispensable» pour les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et «d'aménagement durable du territoire».  

L'association Trajectoire Québec dit s'inquiéter pour le maintien des services aux usagers.

«Le budget d'aujourd'hui n'apporte aucune solution au déficit structurel du financement de la mobilité, pas plus qu'il n'offre de réponse pour le financement des services de transport collectifs» affirme la directrice générale Sarah V. Doyon. 

Selon Trajectoire Québec, le gouvernement est loin d'un rééquilibrage entre le transport routier et le transport collectif, avec une part allouée au transport collectif «qui diminue pour représenter 29% seulement des investissements». 

L'association affirme par ailleurs que l'abolition progressive des subventions aux véhicules électriques représente une occasion à saisir pour financer les services de transport collectif. Elle attend de voir la suite des choses, indiquant que le budget mentionne que ces sommes seront réallouées pour la lutte aux changements climatiques, sans préciser de quelle manière. 

Dabs un communiqué, la Fondation David Suzuki juge également qu'en priorisant le financement du réseau routier plutôt que celui du transport collectif, le gouvernement s’éloigne de ses cibles dans la Politique de mobilité durable 2030 et le Plan pour une économie verte 20230 (PEV) et «place les sociétés de transport et ses usagers et usagères dans une situation précaire».

L'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) dit prendre acte du fait que la contribution du gouvernement du Québec en lien avec le financement du transport collectif n'a pas été dévoilée dans le budget provincial 2024-2025.

«Pour nous, l'impasse demeure quant au partage du manque à gagner de 561,3 M$ du transport collectif pour l'année 2025. Devant cette situation, nous devrons possiblement recommander des choix difficiles», a affirmé le directeur général de l'ARTM, Benoît Gendron.

L'ARTM réitère son invitation au gouvernement du Québec à joindre, sans plus tarder, une table de discussion sur les solutions face à ce défi collectif. 

L'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) analyse également que le budget s'éloigne de la parité entre les investissements affectés au réseau routier et au transport collectif.

Tandis que le plan québécois des infrastructures bonifie de 10 % les sommes allouées au réseau routier pour la période 2024-2034, les montants accordés au transport collectif ne sont augmentés que de 0,29 %, soutient l'IRIS.

La Presse Canadienne