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Hydro-Québec devra réduire ses dépenses, malgré un plan d’investissements massifs

durée 16h18
12 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Les sociétés d’État devront identifier l’équivalent de 1 milliard $ en réduction de dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire. Hydro-Québec, qui doit investir des milliards afin d’augmenter sa capacité de production et réduire le nombre de pannes, devra également participer à l’effort.

Les sociétés d’État devront identifier des occasions d’«optimisation et d’efficience» afin de dégager des économies dès l’exercice 2025-2026. Les économies annuelles devraient atteindre 400 millions $ en 2028-2029. Sur quatre ans, ça représenterait des économies de 1 milliard $. 

La demande vise Hydro-Québec, Loto-Québec, la Société des alcools du Québec (SAQ), la Société québécoise du cannabis et Investissement Québec. 

Hydro-Québec n’échappera pas à la requête, a confirmé le ministre des Finances, Eric Girard, en conférence de presse mardi. «Toutes les sociétés d’État vont être mises à contribution.»

Le ministre affirme qu’il a parlé au président et chef de la direction d’Hydro-Québec, Michael Sabia, dimanche dernier. «On va travailler ensemble après le budget. On va s’asseoir avec chacune des sociétés d’État et voir avec eux comment ils peuvent générer de l’efficience.»

Hydro-Québec s’est donné l’objectif d’investir près de 100 milliards $ pour augmenter la capacité du réseau d’ici 2035, selon son plan d’action dévoilé en novembre. À cela s’ajoutent des investissements d’entre 45 milliards $ et 50 milliards $ pour améliorer la fiabilité du réseau.

Hydro-Québec veut réduire le nombre de pannes de 35 % d’ici 7 à 10 ans à un moment où les conditions météorologiques défavorables ont entraîné une augmentation du nombre de pannes. 

Le ministre a reconnu qu’il y «avait beaucoup de choses qui se passent chez Hydro-Québec». «Il y a des investissements qui doivent être faits en infrastructures, mais ces investissements-là, ils ont aussi une vocation économique. Quand vous faites des investissements, vous augmentez votre capacité de générer des revenus.»

Des cibles réalistes?

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, juge que le gouvernement Legault est trop optimiste quant à ses cibles d’efficience. «Je dois mentionner que c’était une promesse de la CAQ en 2018 et qu’on n’a jamais fait ces économies-là. Maintenant, c’est facile de chiffrer des gains d’efficacité, mais rarement ça s’avère être le cas.»

Le ministre Girard a expliqué que l’effort demandé aux sociétés d’État était une promesse de la Coalition avenir Québec (CAQ) en 2018, mais que la pandémie avait forcé le gouvernement à repousser l’examen budgétaire. 

Une baisse des revenus tirés de la société d’État

Sans surprise, le ministère des Finances révise à la baisse les revenus tirés du dividende d’Hydro-Québec pour l’exercice 2023-2024 (clos le 31 mars 2024). La société d’État avait déjà rapporté une diminution de ses bénéfices en 2023. La baisse des précipitations dans le Nord (hydraulicité) a contraint Hydro-Québec à réduire ses exportations.

Les prévisions du ministère des Finances laissent entrevoir que les vents contraires continueront de souffler sur Hydro-Québec cette année. Le ministère a revu à la baisse de 1,3 milliard $ ses prévisions des revenus qu’il anticipe recevoir des entreprises de l’État en 2024-2025. L’écart est «principalement lié à Hydro-Québec», peut-on lire dans le budget.

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne