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La municipalité d'Halifax fait le vide dans les campements d'itinérants à démanteler

durée 17h49
4 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

HALIFAX — Les résidents d'un campement d'itinérants du centre d'Halifax ont été forcés de déménager lundi alors que les travailleurs vidaient le site — une semaine après l'expiration d'un délai municipal pour que celui-ci et quatre autres sites soient libérés.

Une clôture a été installée autour du périmètre du parc Victoria et le directeur général de la sécurité communautaire de la municipalité, Bill Moore, était sur place aux côtés d'employés municipaux qui mettaient les tentes, les déchets alimentaires et les objets non réclamés à la poubelle.

M. Moore a expliqué que les gens qui campaient dans le parc ont déménagé ailleurs et que certains d'entre eux installeront leurs tentes à un pâté de maisons de là, sur une butte herbeuse, le long de l'avenue University.

«Les gens ont le droit de prendre une décision. Toutes les options de logement ne conviennent pas à tout le monde, a précisé M. Moore. Certains ont donc examiné les options qui leur étaient présentées et ont décidé qu’ils préféraient continuer à dormir dans la rue. Donc ce que nous demandons, c’est que si vous dormez dans la rue, nous vous fournirons un autre endroit, mais ce ne peut pas être cet endroit.»

Il a ajouté que le parc Victoria subit une inquiétante infestation de rats et que les personnes qui souhaitent continuer à dormir dans une tente peuvent le faire dans l'un des quatre sites de campement désignés restants, y compris l'espace vert de l'avenue University.

«Nous allons continuer à nettoyer ici et à déplacer certaines choses, en relocalisant une partie des matériaux utilisables. Mais on m’a dit que beaucoup de tentes ici avaient été rongées par des rats, donc beaucoup d’entre elles vont finir dans les bennes à ordures», a détaillé M. Moore.

Le 7 février, Halifax a demandé aux personnes sans logement vivant dans des tentes au parc Victoria et dans quatre autres campements précédemment autorisés – dont un devant l'hôtel de ville – de partir d'ici le 26 février.

La ville a déclaré que les campements présentent un risque pour la sécurité et que des options de logement en intérieur sont disponibles, notamment au Halifax Forum, un refuge de 70 lits situé à l'extrémité nord de la ville.

Éviter la confrontation

Un homme de 55 ans qui a déclaré vivre dans une tente au parc Victoria depuis fin novembre faisait partie d'une poignée de personnes qui ont fait leurs valises lundi pour déménager un pâté de maisons au sud, jusqu'au site de l'avenue University.

L'homme, J.P., qui a refusé de donner son nom de famille, a déclaré qu'il cherchait un logement avec services de soutien qui pourrait l'aider à prendre soin de sa santé mentale et qu'en attendant, il continuerait à séjourner dans une tente de pêche sur glace qui lui a été fournie par un bénévole.

«J’ai vécu ici tout l’hiver. J’ai suivi une formation en techniques de survie, donc j’ai pu vivre assez confortablement», a-t-il raconté lundi lors d'une entrevue. «Je n’ai pas de chauffage ou quoi que ce soit, j’ai des couvertures. Je fais ça à l'ancienne», a-t-il ajouté en riant

J.P. a expliqué qu’il déménageait parce qu’il voulait suivre les règles de la ville et éviter la confrontation, mais qu'il n’était pas satisfait de la façon dont la municipalité avait géré ses campements. «Ils auraient dû nous parler, voir ce dont nous avions besoin, pas seulement ce dont ils pensent que nous avions besoin», a-t-il fait remarquer, ajoutant qu'il n'y avait pas suffisamment d'options de logements abordables ou publics dans la région.

Une femme de 50 ans qui séjourne au parc Victoria depuis plus de six mois a annoncé lundi qu'elle prévoyait de rester sur place, malgré l'ordre de partir.

Bill Moore a prévenu que si les gens refusent de partir, la municipalité dispose de «mécanismes juridiques en place, si nous devons les utiliser», bien qu'il n'ait pas précisé quels étaient ces mécanismes. Il a refusé de dire si la police expulserait les personnes.

Pendant ce temps, un bénévole d'un campement autorisé à Dartmouth a déclaré que l'espace était bondé et n'avait pas de place pour de nouveaux résidents.

Pam Taylor, qui fait du bénévolat au campement de Green Road Park, près du pont MacDonald, a déclaré qu'il y avait deux douzaines de personnes vivant sur le site dans des tentes et des voitures.

«Nous sommes passés de 12 à 24 (personnes) au cours des deux dernières semaines (...) C'est un défi pour nous», a-t-elle commenté lundi en entrevue.

-- Avec des archives de Michael Tutton

Lyndsay Armstrong, La Presse Canadienne