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Le ministre Miller est choqué par un présumé tueur en série de femmes autochtones

durée 14h35
2 décembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — Le ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones affirme qu'Ottawa ne réussit pas à protéger les femmes et les filles autochtones comme il le devrait, malgré les sommes allouées.

Marc Miller a déclaré vendredi qu'il était choqué et «un peu honteux» d'apprendre que la police de Winnipeg avait accusé un homme du meurtre présumé de quatre femmes au printemps dernier. Il estime qu'il s'agit là de l'héritage d'une «histoire dévastatrice» qui a encore des répercussions aujourd'hui. 

Jeremy Skibicki a été accusé de quatre chefs de meurtre au premier degré relativement à la mort de Rebecca Contois, 24 ans, Morgan Harris, 39 ans, Marcedes Myran, 26 ans, et d'une quatrième femme non identifiée. Trois des corps n'ont pas été retrouvés. Les trois victimes identifiées sont autochtones et la police croit que la quatrième l'est aussi. 

Skibicki avait été d'abord accusé d'un chef de meurtre au premier degré le 18 mai dernier, et maintenu en détention, après la découverte des restes de Rebecca Contois dans une poubelle près d'un immeuble. La police a ensuite retrouvé d'autres restes de cette victime dans un dépotoir de Winnipeg.

Mme Contois vivait à Winnipeg, mais elle était membre de la communauté ojibwée d'O-Chi-Chak-Ko-Sipi, au Manitoba, également connue sous le nom de «Crane River». Mmes Harris et Myran, qui vivaient également à Winnipeg, étaient toutes deux membres de la communauté ojibwée-dakota de Long Plain, au Manitoba.

La police a déclaré que les trois femmes avaient été tuées en mai dernier, alors que la quatrième aurait été tuée autour du 15 mars. 

«Génocide des femmes»

Lors d'une veillée funèbre, jeudi soir, Cambria Harris a déclaré que ce qui était arrivé à sa mère Morgan et aux trois autres femmes équivalait au génocide des femmes autochtones.

Cora Morgan, défenseure de la famille auprès de l'Assemblée des chefs du Manitoba, a déclaré vendredi que les femmes autochtones étaient encore laissées pour compte. «Nous continuons d'être témoins de la vulnérabilité de nos femmes sans abri», a déclaré Mme Morgan dans un communiqué.

«Elles ont l'impression que leur voix n'a pas d'importance ou que leur vie n'a pas d'importance. Nos femmes méritent mieux.»

Winnipeg a souvent été qualifiée d'épicentre de la crise de la violence contre les femmes et les filles autochtones au Canada.

Le ministre Miller a déclaré que le gouvernement fédéral continuera de travailler pour résoudre certains des problèmes systémiques qui placent les femmes autochtones dans des situations vulnérables, notamment la réforme du système de protection de l'enfance et l'ouverture de plus de refuges.

«Le gouvernement fédéral a une responsabilité (…) Malgré les investissements que nous avons faits — et ils sont importants —, nous traînons encore de l'arrière face à une telle tragédie.»

La grande cheffe Cathy Merrick, de l'Assemblée des chefs du Manitoba, demande aux gouvernements fédéral et provincial de travailler avec la police pour mettre en œuvre les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, notamment les recommandations qui visaient à s'attaquer aux causes profondes de cette violence.

La Presse Canadienne