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Le programme de suppléance dans les urgences éloignées en Ontario expire le 1er avril

durée 11h34
15 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2024

Un programme qui aide les hôpitaux des régions rurales et du nord de l'Ontario à éviter de fermer temporairement leurs salles d'urgence expirera à la fin du mois, après une série de renouvellements de dernière minute, et ces établissements attendent avec impatience des nouvelles du gouvernement sur la suite des choses. 

Plusieurs hôpitaux isolés de la province comptent sur des médecins des zones urbaines pour combler leurs quarts de travail; ce programme temporaire de suppléance verse aux médecins une prime à titre d'incitatif.

Les hôpitaux ruraux et du Nord ont déclaré que le programme les avait aidés à garder les portes de leurs services d'urgence ouvertes alors qu'ils luttent contre la pénurie de médecins locaux, mais ces établissements ne savent pas encore ce qui se passera après la date d'expiration actuelle du 31 mars.

«Nous nous rapprochons dangereusement du 1er avril, date à laquelle nous ne pourrons plus bénéficier de cet incitatif pour les suppléants», a déclaré Tim Vine, PDG du Réseau santé Rive Nord, qui compte trois établissements entre Sault Ste. Marie et Sudbury. «Nous attendons donc avec beaucoup d'impatience et espérons que ce programme se poursuivra.»

Le gouvernement avait mis en place ce programme de suppléance d'été temporaire pendant la pandémie de COVID-19, et celui-ci a expiré le 31 mars dernier avant que le gouvernement ne le renouvelle jusqu’au 30 septembre. Puis, en septembre, le gouvernement l'a prolongé à nouveau jusqu'au 31 mars de cette année.

L'annonce du renouvellement au printemps dernier est donc arrivée deux mois après l'expiration du programme et au cours de cette période intérimaire, le manque de financement a conduit à quatre fermetures temporaires de l'urgence à l'hôpital de Thessalon, près de Sault Ste. Marie, qui dépendait entièrement de médecins suppléants en raison de l'absence de médecin de soins primaires dans la communauté.

Il y a désormais deux médecins «locaux» dans cet établissement, mais l'hôpital dépend toujours fortement de médecins extérieurs, a déclaré M. Vine. Pour les trois hôpitaux de la Rive-Nord du lac Huron, le réseau dépend à 50 % des suppléants, a-t-il dit. 

«J'ai vraiment bon espoir que (...) le programme sera prolongé, sans quoi je crains pour notre capacité et celle de nombreux petits hôpitaux ruraux de continuer à doter notre service d'urgence de médecins», a indiqué le PDG du réseau. 

L'Association médicale de l'Ontario (OMA) a également souligné  au ministère de la Santé l'importance du programme. «L'OMA est au courant de la date d'expiration de la plus récente prolongation du programme de suppléance temporaire et a soulevé cette question auprès du ministère», a déclaré l'organisme dans un communiqué.

Une porte-parole de la ministre de la Santé, Sylvia Jones, a d'abord déclaré qu'elle aurait «plus à dire sur l'avenir de ce programme dans un avenir proche», puis a précisé que cette déclaration signifiait qu'il serait étendu sous une forme ou une autre.

«Nous continuons de travailler avec nos partenaires, dont l'OMA, sur une solution permanente pour soutenir au mieux le secteur au-delà de mars 2024», a écrit Hannah Jensen.

La porte-parole néo-démocrate en matière de santé, France Gélinas, a déclaré que le gouvernement devait trouver une solution permanente maintenant, au lieu de renouveler constamment le programme sur une base temporaire à la dernière minute.

«Je ne sais pas pourquoi ils continuent à faire ça, a-t-elle dit. Il n'y a pas de médecins Uber qui attendent que le téléphone sonne pour aller dans le Nord. Ça n'existe pas. Je veux dire, ils réservent leurs suppléants longtemps à l'avance.»

Le gouvernement a indiqué qu'il aide également ces hôpitaux d'autres façons, notamment un autre programme de suppléance d'urgence, le remboursement des dépenses des médecins résidents lorsqu'ils sont en mission clinique dans les salles d'urgence du Nord, et un programme virtuel «pair-à-pair» pour les médecins des salles d'urgence des zones rurales et éloignées.

Cet autre programme de suppléance d'urgence sert de secours, a déclaré Mélanie Goulet, coordonnatrice du recrutement des professionnels de la santé à l'Hôpital Notre-Dame de Hearst, dans le nord de l'Ontario. Il serait utile de mettre en place de façon permanente quelque chose comme un programme de suppléance temporaire, a-t-elle suggéré.

«Ce serait bien de savoir que ce programme est là et d'arrêter de se demander constamment (...) si on l'aura le mois prochain, a déclaré Mme Goulet. Les gestionnaires planifient six mois à l'avance, alors ils sont déjà très en retard pour donner des réponses.»

Allison Jones, La Presse Canadienne