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Nouvelle formation pour détecter la maltraitance des proches aidants

durée 07h00
21 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les professionnels de la santé qui accompagnent les personnes proches aidantes ont maintenant accès à une formation en ligne pour les aider à détecter la maltraitance dont ces dernières pourraient être victimes.

La disponibilité de formation gratuite d'une durée de deux heures a été annoncée jeudi, à l'occasion du lancement de la campagne «Dans les milieux de la santé et des services sociaux, la bientraitance, c'est tendance!» de l'organisme Proche aidance Québec.

«Au terme de la formation, on souhaite que les personnes qui l'auront suivie soient en mesure de reconnaître des situations de maltraitance auprès de la personne proche aidante», a expliqué Loriane Estienne, la directrice générale de Proche aidance Québec.

Et même si elle a été conçue à l'intention des intervenants du réseau de la santé, la formation est accessible à tous ceux qui souhaitent la suivre, a-t-elle ajouté. Des données récentes indiquent qu'environ un Québécois sur cinq agit comme proche aidant.

La formation a été développée en collaboration avec l'Université Laval, le Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale et l'Université du Québec en Outaouais.

Si le mot «maltraitance» évoque immédiatement des sévices physiques, psychologiques, émotionnels ou même financiers, la maltraitance des personnes proches aidantes peut se manifester de plusieurs manières, a précisé Mme Estienne.

Les sources de maltraitance peuvent être «multiples et variées», a-t-elle rappelé, au point de contribuer à la détérioration du bien-être de la personne proche aidante. L'entourage de la personne proche aidante pourra, par exemple, complètement se désengager de la situation, en lui laissant seule le soin de porter le fardeau financier ou administratif des soins de la personne aidée.

La personne aidée pourra refuser les soins et services dont elle a besoin, voire tenir des propos violents ou intimidants envers la personne proche aidante.

On pourra même constater une «automaltraitance» de la part de la personne proche aidante, qui pourra par exemple «mettre la barre très haute» et «être extrêmement exigeante» envers elle-même, notamment en mettant de côté ses propres besoins pour prioriser ceux de la personne aidée. «Elles peuvent aussi avoir un sentiment de culpabilité, l'impression de ne pas en faire assez», a dit Mme Estienne.

La formation permet de se mettre dans la peau d'une personne proche aidante et de mieux comprendre comment les choix qu'elle doit faire contribuent au fardeau qu'elle porte, a-t-elle ajouté. Et plus on ajoute de couches au fardeau de la personne proche aidante, plus il lui devient difficile de soutenir adéquatement la personne aidée.

«Le réflexe, c'est souvent de penser au bien-être de la personne aidée plutôt qu'à celui de la personne proche aidante, a dit Mme Estienne. Mais comme société, on a une responsabilité collective et on doit accorder une attention particulière à la qualité de vie des personnes proches aidantes parce qu'au-delà de contribuer au bien-être de leurs proches, elles contribuent aussi à désengorger notre système de santé.»

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne