Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Attentat du Métropolis: les élus québécois saluent le jugement de la Cour supérieure

durée 14h34
2 décembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2022

MONTRÉAL — La classe politique à Québec accueille avec satisfaction le jugement de la Cour supérieure qui écorche le travail des policiers lors de l'attentat du  Métropolis survenu le soir des élections du 4 septembre 2012 en marge d'un rassemblement du Parti québécois (PQ). La Sûreté du Québec (SQ) assure, quant à elle, avoir appris de cet événement tragique. 

Le tribunal a rendu sa décision dans la poursuite civile intentée par des survivants contre la SQ et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le juge Philippe Bélanger a condamné les deux corps policiers à verser une indemnisation totalisant près de 292 000 $ aux quatre machinistes travaillant ce soir-là dans la salle de spectacle du centre-ville de Montréal. 

Guillaume Parisien, Audrey Dulong-Bérubé, Jonathan Dubé et Gaël Ghiringhelli ont dit avoir avoir souffert de troubles de stress post-traumatique à la suite de cette tragédie où un tireur est entré dans le but de tuer Pauline Marois, alors nouvellement première ministre. 

Avec une seule balle, Richard Henry Bain a tué Denis Blanchette et a blessé gravement David Courage, un autre technicien.

Le juge a conclu que «l’absence de présence policière et d’un périmètre de sécurité à l’arrière du Métropolis constituait une faille importante (du) plan de sécurité (de la police), dont a tragiquement profité Richard Henry Bain». 

Ce constat n'étonne pas le nouveau ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, qui venait d'être réélu pour une troisième fois sous la bannière péquiste le soir du 4 septembre 2012. 

«Depuis que c'est arrivé, on se demande comment ce gars-là a pu s'approcher d'aussi près de la nouvelle première ministre et de tous ces gens réunis au Métropolis. On l'a échappé belle cette journée-là», a déclaré M. Drainville. 

Il espère que les services policiers ont tiré les leçons pour éviter de nouveau ce genre de drame. Un souhait partagé par le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay. 

«C'était une attaque à toute la démocratie québécoise. (...) Je pense qu'il y a une bonne sécurité autour des élus, mais c'est toujours perfectible. Et je pense que là les corps policiers ont une analyse à faire pour dire: ‘‘il faut s'assurer que plus jamais ça ne se produise’’», a commenté le leader de l'opposition officielle. 

Des ajustements apportés

La SQ a réagi par voie de communiqué à la décision du tribunal. Par l'entremise de l’inspecteur-chef Patrice Cardinal, elle assure avoir «ajusté ses façons de faire» depuis cet événement. 

Parmi les ajustements apportés, il y a un meilleur arrimage avec ses différents partenaires pour la planification et la sécurisation des sites, ainsi que des changements en matière d’élaboration des plans de sécurité, des formations et de l’évolution du renseignement, énumère le corps policier. 

«Il est à noter que tous ces moyens ont déjà été déployés lors de précédentes campagnes et que les élections de 2014, de 2018 et de 2022 se sont déroulées sans incident», indique M. Cardinal.

Le porte-parole de Québec solidaire pour la métropole, Vincent Marissal, affirme avoir en effet observé des améliorations dans la sécurité autour des élus. Il considère par ailleurs le jugement comme une «bonne étape de guérison» pour les victimes. 

«On va se le dire franchement: la police a merdé ce soir-là, c'est clair. Prenons en note. Si la police n'a pas fait son travail, il faut que ce soit dit quelque part», a affirmé le député de Rosemont. 

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a aussi constaté que la SQ a apporté «beaucoup de changements» qui ont pu être visibles au cours de la dernière campagne électorale, mentionne-t-il. La formation souverainiste déplore toutefois que le corps policier ait tenté de camoufler pendant le procès des informations sur l'enquête de l'attentat.  

«Si on a cherché à cacher certains aspects de ce qui s'est passé au Métropolis, ça ce n'est pas acceptable. Mais est-ce que la situation a évolué en termes de manière de fonctionner? Vraisemblablement oui», a soutenu M. St-Pierre Plamondon. 

Son confrère Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine, espère que les services policiers n'iront pas en appel de la décision. 

- Avec les informations de Caroline Plante

--

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne