Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Chef intérimaire: «Je m'attendais à ce que ça soit plus rock'n'roll», lance Tanguay

durée 04h30
13 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Ç’a été un long mandat intérimaire – deux ans et demi – pour Marc Tanguay à la tête du Parti libéral du Québec. Un règne qui va se terminer samedi avec l’élection du nouveau chef. Le principal intéressé dit être «serein», mais admet aussi que de faire le pont entre deux chefs officiels comportait des difficultés.

Marc Tanguay devait tout d’abord faire preuve de retenue puisqu'il savait qu’il ne mènerait pas les troupes libérales lors du scrutin de 2026.

«Le plus grand défi, c'est de s'assurer que, sur tous les dossiers, on ait une position en cohérence avec nos positions historiques libérales (...) parce qu’aller au delà de cela, ça se fait dans le cadre de la course à la chefferie, ça leur appartient (aux candidats) et c’est aux membres d’en juger», explique-t-il en entrevue avec La Presse Canadienne.

Un défi d'équilibriste qui n’était pas toujours simple pour le chef intérimaire.

En octobre 2024, la députée libérale Marwah Rizqy indique que le PLQ s’oppose désormais au financement des écoles confessionnelles.

Or, historiquement, le parti y était favorable. Cette volte-face provoque des remous et des députés affichent publiquement leur dissidence avec la nouvelle position.

À ce moment, le chef libéral intérimaire ne cache pas son irritation et assure qu’il y aura des discussions à l’interne.

Finalement, en mars dernier, un rapport de la Commission politique du parti recommande une position mitoyenne, c’est-à-dire que l’«argent public ne doit pas servir à enseigner une religion» dans les écoles du Québec.

«Ça nous a permis de prendre un enjeu d'actualité, de faire un état des lieux et d'actualiser la proposition», relativise aujourd’hui Marc Tanguay en entrevue.

Malgré tout, le chef intérimaire assure avoir pu maintenir l’unité au sein de ses députés, et ce, même si la vaste majorité d'entre eux ont appuyé soit Charles Milliard ou Pablo Rodriguez dans la course à la chefferie.

«En toute honnêteté, je m'attendais à ce que ça soit un peu plus rock'n'roll», lance Marc Tanguay.

Il se rappelle de la course à la chefferie de 2013 où ça avait beaucoup plus «brassé» parmi les élus libéraux.

«Je n'ai pas senti de tensions qui ont été ramenées au sein du caucus», soutient-il.

Les membres libéraux vont choisir leur nouveau chef samedi. En plus de Charles Milliard et Pablo Rodriguez, les candidats sont l’ex-PDG du Conseil du patronat du Québec Karl Blackburn, l’avocat fiscaliste Marc Bélanger et l’agriculteur de la Beauce Mario Roy.

Peu importe qui gagnera, il est donc certain que le prochain chef libéral n’aura pas de siège au Salon rouge.

«Notre chef aura accès toutes les semaines à la tribune de la presse à l'Assemblée nationale avec d'autres collègues élus. Alors il sera visible dans les médias», assure Marc Tanguay.

Selon lui, le fait que le prochain chef soit un non-élu lui permettra de passer plus de temps sur le terrain afin de préparer l’élection d’octobre 2026.

«Il y a des candidats à recruter, il faut retourner dans les régions et regagner la confiance de tous les Québécois partout au Québec», affirme Marc Tanguay.

Le gagnant de la course devra donc désigner un élu du caucus comme chef parlementaire qui fera face à François Legault lors de la période de questions. Marc Tanguay serait-il intéressé à poursuivre dans ce rôle?

«J'assumerai les fonctions que le prochain chef jugera bon de me confier. Ceci dit, moi je vais être ouvert à toute possibilité, incluant rester chef de l'opposition officielle. Mais une fois que j'ai dit ça, ce n'est pas un souhait que j'exprime», répond-il.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne