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Contrats à des consultants: une experte y voit le résultat d'un sous-financement

durée 18h13
30 janvier 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le recours fréquent d'Ottawa à des firmes de consultants telles que McKinsey est «inévitable» étant donné un sous-financement dans la rétention de spécialistes au sein de la fonction publique fédérale, croit une experte entendue en comité parlementaire.

«L'enjeu de dépenser beaucoup d'argent pour des consultants en gestion (...) n'est pas un accident. C'est une dynamique inévitable d'une fonction publique qui a souffert d'un manque d'investissements en recrutement de talents et en réformes de pratiques de ressources humaines», a dit lundi Amanda Clarke, professeure associée à l'École de politiques publiques et d'administration de l'Université Carleton.

Témoignant devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, elle a mentionné que le gouvernement fédéral a souvent recours aux services d'autres entreprises privées multinationales, comme Deloitte et PwC, aussi connue sous l'appellation PricewaterhouseCoopers.

Mme Clarke a aussi déploré la lourdeur de l'organisation qui prévaut au sein des ministères et organismes gouvernementaux, qui est selon elle trop «en silos» et qui comporte «trop de règles».

«Je pense aussi qu'au fil des ans (la fonction publique) a pâti d'une surveillance n'étant d'aucune aide et du fardeau de faire des rapports (...) qui rendent cela très difficile d'être créatif et innovant», a-t-elle soutenu.

Mme Clarke a été l'un des premiers témoins entendus dans le cadre de l'enquête parlementaire sur les contrats accordés au cabinet-conseil McKinsey. 

Au cours des dernières semaines, les imposantes dépenses d'Ottawa à ce chapitre ont fait la manchette.

Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) a partagé par courriel une mise à jour sur les sommes versées à cette compagnie depuis 2015 en vertu de contrats conclus par ce ministère. Il avait été précédemment rapporté que la valeur totale cumulée était de 101,4 millions $, mais celle-ci s'élève finalement à 116,8 millions $. «Les données sur des contrats sont un arrêt sur image et sont sujettes à des changements», avait expliqué SPAC dans une déclaration écrite, la semaine dernière.

Au cours de leur étude en comité, les élus fédéraux entendront aussi les témoignages de ministres fédéraux ainsi que de la haute direction de McKinsey. Mercredi, l'ex-patron de la firme, Dominic Barton, comparaîtra.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne