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Des parents manifesteront à nouveau pour la sécurité autour des écoles

durée 15h53
7 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — La mobilisation de parents qui manifesteront, le mercredi 15 mars prochain, pour exiger un accroissement de la sécurité autour des écoles a reçu un coup de pouce important, mardi, avec un appui des comités de parents anglophones de la province. 

L’English Parents’ Committee Association of Québec (EPCA, ou Association des comités de parents anglophones du Québec), a lancé un appel pour «encourager tous les parents à organiser des manifestations devant les écoles anglophones du Québec, le 15 mars».

«Le mouvement nous a contactés, nous a parlé de son action et on s'est joint à eux», a déclaré la présidente de l’Association, Katherine Korakakis en entrevue avec La Presse Canadienne. 

«On croit fortement à ce que le mouvement veut envoyer comme message au gouvernement parce que c'est important que les rues autour des écoles soient des milieux sécuritaires pour nos enfants.»

Mobilisation importante espérée

Cette intervention réjouit la co-organisatrice du mouvement «Mettre fin à l'insécurité routière sur le trajet scolaire», Annie Mathieu, qui entrevoit un succès dépassant les 30 écoles participantes, atteint lors d’une manifestation semblable le 24 janvier dernier.

«Il y a plusieurs pourparlers en ce moment-là avec plein d’associations de parents, d’écoles, etc. On a bon espoir de dépasser la trentaine qu’on avait eu la dernière fois», dit-elle. 

Pour Mme Mathieu et les nombreux parents bénévoles derrière ce mouvement, le dossier ne présente aucune complexité, aucune ambiguïté. «Ce qu'on veut, tout simplement, c'est que nos enfants soient en sécurité lorsqu'ils se rendent à l'école. Ce n'est actuellement pas le cas.» 

Un autre décès tragique

La question a de nouveau été propulsée à l’avant-scène à la suite du décès tragique de la petite Mariia Legenkovska, 7 ans, happée mortellement en marchant vers l’école par un automobiliste qui a ensuite pris la fuite, le 13 décembre dernier à Montréal. L’automobiliste s’était rendu aux policiers plus tard dans la journée. 

«Ce n'est pas normal qu'on ne soit pas capable d'aller à l'école à pied ou en vélo. J'habite à 200 mètres de l'école de mes enfants et jamais je ne les enverrai à l'école à pied, alors qu'on parle de mode de transport actif, alors qu'on parle de santé, etc.», peste Annie Mathieu. 

Elle prendra donc la rue avec d’autres pour réclamer des mesures concrètes, balayant du revers de la main la sensibilisation et les vœux pieux. «Je n'ai absolument pas confiance aux automobilistes qui ne respectent jamais les limites de vitesse et je ne crois pas du tout aux idées d'augmenter la surveillance policière ou d'installer davantage de radars. Ce sont des bonnes solutions temporaires, mais ce qu'il faut vraiment, c'est davantage d'argent pour aménager les cheminements scolaires, les trajets scolaires pour que ça ne soit pas nécessaire d'avoir des policiers ou des radars pour que les voitures ne circulent tout simplement pas à des vitesses folles.» 

Une décision locale

Du côté francophone, le mouvement ne pourra toutefois pas compter sur un appel à la mobilisation comme celui obtenu de l’Association des comités de parents anglophones, la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) préférant se tenir loin de cette approche.

«On a les mêmes revendications, mais on fonctionne de manière différente. On ne s’y oppose pas, mais on laisse plus le choix à chacune des écoles de voir s'ils vont y participer ou pas», a indiqué Kevin Roy, président de la FCPQ, en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Selon lui, ces décisions relèvent davantage des instances locales que de la Fédération.

«Chacun des comités de parents de chacun des centres de services scolaires ou même les conseils d'établissement ou les parents eux-mêmes de chacune des écoles sont libres de participer à ces manifestations.

«On ne veut pas décider pour eux, ce sont des décisions quand même locales, la sécurité routière. C'est souvent municipalité par municipalité, école par école. Ce sont des enjeux locaux, les enjeux et la stratégie. Ce sont des choix individuels aussi de chacun des parents de participer ou pas, mais on appuie quand même les revendications», prend-il soin d’ajouter, rappelant que la Fédération était au nombre des organismes soutenant Piétons Québec, qui a fait des demandes similaires, mais pour l’ensemble des piétons à travers la province, le 11 janvier dernier.

Les propos de M. Roy laissent aussi entendre que son organisme veut éviter de brûler les ponts avec Québec. «Chez nous, les communications sont quand même ouvertes avec les décideurs. On passe plus souvent par là que par l'appui à des manifestations», explique-t-il.

Vive déception

Cette position est accueillie amèrement par Annie Mathieu. «C'est extrêmement décevant parce que la fédération anglophone va transférer l'information à tous les comités de parents de toutes les écoles qui en sont membres», dit-elle.

«Nous, on est quelques parents bénévoles et nos moyens sont hyper limités. Tout ce qu'on aurait souhaité, c'est un coup de pouce pour qu'au moins ils envoient l'information à tous leurs membres parce qu'ils ont des membres dans toutes les écoles francophones du Québec. Ça aurait pu nous faciliter la tâche, tandis que là, c'est à nous d'aller chercher les écoles une par une. C'est une tâche titanesque.»

Qu’à cela ne tienne, on peut s’attendre à ce que les parents soient à nouveau nombreux la semaine prochaine à aller demander au gouvernement Legault qu’il investisse dans la sécurité des enfants. 

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne