Il en faudra plus pour attirer le privé dans un nouvel oléoduc, disent des analystes

CALGARY — Des analystes de Marchés des capitaux CIBC affirment qu'ils ne s'attendent pas à ce que le secteur privé prenne l'initiative d'un nouvel oléoduc pour les sables bitumineux vers la côte ouest tant qu'il y aura une opposition au projet de la part du gouvernement de la Colombie-Britannique et des Premières Nations.

Ils soulignent dans un rapport que les entreprises devraient se conformer à l'obligation constitutionnelle mal définie de consulter les groupes autochtones et à une nouvelle législation fédérale non éprouvée visant à accélérer les projets d'infrastructure jugés d'intérêt national.

Le gouvernement de l'Alberta finance les premiers travaux d'une demande soumise au Bureau fédéral des grands projets récemment créé pour un pipeline qui acheminerait le pétrole des sables bitumineux vers un port de la côte nord de la Colombie-Britannique en vue de son exportation vers l'Asie.

Le gouvernement fédéral et le gouvernement de l'Alberta ont conclu un accord énergétique qui, entre autres, assouplirait l'interdiction des pétroliers dans cette région «si nécessaire» et renforcerait le prix industriel du carbone.

Les analystes de la CIBC s'attendent à ce que des incitations financières soient mises en place pour protéger les promoteurs de projets contre les coûts liés à des «contestations judiciaires potentiellement interminables».

Ils ne misent pas non plus sur une augmentation immédiate de la production des sociétés de sables bitumineux, même si le protocole d'accord stipule qu'elles ne seront pas soumises à un plafond fédéral d'émissions.

«Nous considérons qu'un pipeline sur la côte ouest est important pour la souveraineté économique, mais nous pensons qu'il faudra du temps pour qu'il se concrétise», ont écrit les analystes.

Lauren Krugel, La Presse Canadienne