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Incendie à Montréal: le père d'une victime demande des logements plus sécuritaires

durée 17h24
19 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Le père d'une jeune femme qui manque toujours à l'appel après qu'un incendie a ravagé un immeuble du Vieux-Montréal jeudi souhaite que la Ville s'assure que tous les logements locatifs disposent de sorties de secours appropriées.

Charlie Lacroix, 18 ans, vivait dans la banlieue montréalaise de Terrebonne et séjournait dans un logement Airbnb dans l'immeuble après avoir passé la journée en ville.

Son père, Louis-Philippe Lacroix, a raconté qu'on lui avait dit que sa fille avait appelé le 911 deux fois en quelques minutes, incapable de sortir de l'unité dans laquelle elle séjournait, qui n'avait ni fenêtre ni issue de secours.

«Comment quelqu'un peut-il louer un appartement, que ce soit pour un jour, ou un an, ou quelle durée que ce soit, sans aucun moyen de sortir?» a-t-il demandé dans une entrevue dimanche.

M. Lacroix espère que la tragédie conduira à une action de la Ville pour s'assurer que les logements de type Airbnb et les appartements disposent d'une sortie de secours.

«C'est arrivé, nous ne pouvons rien y faire, maintenant faites tout ce que vous pouvez pour éviter une autre histoire comme celle-là», a-t-il déclaré.

M. Lacroix n'avait pas d'autre mots que «triste» pour décrire comment il se sentait, et a dit que sa fille «avait sa vie devant elle».

Sept personnes sont toujours portées disparues après l'incendie, a indiqué dimanche le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Jean-Pierre Brabant.

Plus tôt dimanche, les enquêteurs ont inspecté les lieux et pris des photos à partir d'une plateforme élévatrice, avant que les restes du bâtiment ne commencent à être démantelés.

Le chef de la division du Service de sécurité incendie de Montréal, Martin Guilbault, a annoncé samedi soir que le bâtiment sera démonté «brique par brique» pour assurer la sécurité des lieux pour les enquêteurs.

Le commandant de la Section des incendies criminels du SPVM, Steve Belzil, avait expliqué samedi que la police n'avait pas exclu la possibilité que d'autres victimes soient retrouvées dans les ruines.

Il a dit aux journalistes que la police ne savait pas combien de personnes disparues étaient des touristes séjournant à court terme et combien vivaient dans le bâtiment à l'année longue.

Neuf personnes ont été blessées dans l'incendie. En date de dimanche après-midi, deux demeuraient à l'unité des grands brûlés du Centre hospitalier de l'Université de Montréal, tous deux dans un état stable.

Les pompiers pensaient à l'origine qu'une seule personne manquait à l'appel, mais ont appris plus tard que plusieurs appartements de l'immeuble étaient utilisés comme logements Airbnb.

La Ville a rappelé que les locations à court terme de type Airbnb sont illégales dans la zone où se trouve le bâtiment.

Le propriétaire de l'immeuble, Emile-Haim Benamor, un avocat montréalais, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires dimanche.

La police a fait savoir que M. Benamor coopère avec l'enquête.

Ben Breit, directeur international des communications de confiance et de sécurité chez Airbnb, a affirmé que la société apporte un soutien aux personnes concernées et coopère avec l'enquête policière.

«Nos pensées vont aux victimes de cette tragédie, ainsi qu'à leurs familles et à leurs proches», a-t-il déclaré dans un courriel.

L'entreprise n'a pas répondu aux questions quant à savoir si l'incendie entraînera des changements de politique ou des efforts pour limiter l'utilisation de la plateforme par les hôtes opérant illégalement.

Jacob Serebrin, La Presse Canadienne