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Ingérence chinoise: Blanchet trouve «farfelu» que Trudeau évoque du racisme

durée 13h12
1 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, juge «étrange» et «farfelu» que le premier ministre Justin Trudeau évoque l'idée du racisme contre les membres de la diaspora chinoise en réponse à des questions sur une possible ingérence de Pékin dans le processus électoral canadien.

«Il y a comme un refus à tout vent, a-t-il déclaré mercredi. C'est comme si le mot racisme était le glutamate de la politique. Si ça ne goûte rien, on va dire le mot racisme. Si c'est vide, on va dire le mot racisme. Mais dans le cas présent, ça n’a pas rapport. C'est comme s'il était raciste de dénoncer les Russes qui envahissent l'Ukraine.»

Lors d'un point de presse dans le foyer de la Chambre des communes, M. Blanchet a insisté sur le fait que le gouvernement canadien a la responsabilité de protéger les ressortissants chinois qui sont victimes d'intimidation.

«C'est son devoir, a-t-il lancé. Alors, demander qu'on protège des citoyens canadiens qui ont droit de vote et qui sont d'origine chinoise n'est certainement pas être raciste.»

Il a plaidé que la Chine est une puissance étrangère considérablement plus puissante que le Canada notamment en termes géopolitiques, économiques, militaires, «qu'elle fait une ingérence, qu'il faut intervenir, puis que oui elle est étrangère, donc ce n'est forcément pas du monde de Drummondville».

M. Trudeau a soutenu, lundi, qu'il ne revient pas à des conseillers en sécurité non élus de déterminer qui peut être candidat pour un parti politique ou non après que le réseau Global News a rapporté que le consulat chinois de Toronto aurait favorisé l'élection de Han Dong, un député de sa formation politique.

Tout en refusant de confirmer qu'il a approuvé la nomination malgré la recommandation de l'annuler faite par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), M. Trudeau a insisté pour dire que les Canadiens d'origine chinoise «devraient toujours se sentir accueillis comme étant pleinement Canadiens et être encouragés à se présenter en politique».

Mercredi, le chef bloquiste a réitéré sa demande que M. Trudeau déclenche une enquête publique et indépendante sur les tentatives d'ingérence de la Chine, une demande que fait également le Nouveau Parti démocratique et d'anciens conseillers du premier ministre.

«Ça ne peut pas lui faire de mal de quelque façon que ce soit, a insisté Yves-François Blanchet. Soit on identifie des procédures contre lesquelles il faudra se prémunir face au régime chinois ou il ne s'est rien passé puis tout le monde retrouve la confiance. Il n'a rien à perdre!»

Selon lui, une telle enquête permettrait de rétablir la confiance des Canadiens envers le système électoral et de prémunir l'État contre des tentatives d'ingérence.

Le comité mis sur pied par Ottawa pour informer les Canadiens en cas de menaces contre les élections fédérales de 2021 a dévoilé mardi son rapport. Il y conclut qu'aucune ingérence étrangère n'a menacé la capacité du Canada de tenir des élections «libres et justes».

Le document révèle cependant que, selon le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), «la Chine a notamment tenté de cibler des élus pour promouvoir ses intérêts nationaux et a encouragé des personnes à agir comme mandataires».

Michel Saba, La Presse Canadienne