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Ingérence: Singh a une lecture du rapport non caviardé contraire à May

durée 17h00
13 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

2 minutes

Par The Canadian Press, 2024

OTTAWA — Le leader néo-démocrate Jagmeet Singh arrive à une conclusion aux antipodes de la co-cheffe du Parti vert, Elizabeth May, après avoir lu le même rapport non caviardé sur l'ingérence étrangère: il se dit «plus inquiet qu'hier» et «pas soulagé».

«Je ne suis pas rassuré», a-t-il déclaré jeudi dans le foyer de la Chambre des communes, exprimant une opinion contradictoire avec celle formulée, deux jours plus tôt, par Mme May.

M. Singh n'a révélé pratiquement aucune information qui n'est pas déjà mentionnée dans la version publique du document faisant état d'allégations voulant que «certains parlementaires» aient, «sciemment ou par ignorance volontaire», participé à des manœuvres perturbatrices d'États étrangers.

Le document, publié dans un format expurgé de nombreuses phrases pour des raisons de protection de la sécurité nationale, a été produit par le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR), où siègent des sénateurs et des députés de chacune des principales formations politiques tous astreints au secret à perpétuité.

Les auteurs ont écrit avoir «vu des renseignements inquiétants selon lesquels certains parlementaires sont, aux dires des services du renseignement, des participants mi-consentants ou volontaires aux efforts d’ingérence des États étrangers dans la politique du pays».

Le CPSNR a donné en exemple des gestes allégués celui d'«accepter sciemment ou par ignorance volontaire des fonds ou des avantages de missions étrangères ou de leurs mandataires qui sont passés par plusieurs mains ou sont autrement déguisés pour en dissimuler la source».

Plutôt que d'offrir des éclaircissements sur les «certains parlementaires», M. Singh a voulu s'en tenir à son sentiment à l'égard de ce qu'il décrit comme un laxisme de la part du premier ministre Justin Trudeau.

«C'est clair qu'(il) a su l'information, mais il n'a pas agi», a-t-il dit. Il s'en est aussi pris au chef conservateur, Pierre Poilievre, puisqu'il ne s'est pas doté de la même cote de sécurité - en consentant au secret à vie - que M. Singh pour voir le rapport sans caviardage.

«C'est clair que les deux, Justin Trudeau et Pierre Poilievre, veulent protéger leurs partis au lieu de défendre le pays», croit le chef néo-démocrate, qui a ainsi réitéré une ligne d'attaque déjà maintenue dans les jours précédents.

Il n'a pas voulu préciser si les «certains parlementaires» sont des députés qui complètent présentement un mandat aux Communes ni à quelles formations politiques ils sont affiliés.

«Je ne peux pas nommer des détails», a-t-il affirmé. Il n'a pas non plus donné d'ordre de grandeur sur le nombre de personnes qui seraient nommées.

Mardi, Mme May a pourtant signalé que «moins d'une poignée» de députés étaient nommés dans le rapport «et aucun d'entre eux ne pourrait être décrit comme ayant décidé de trahir sciemment le Canada en faveur d'un gouvernement étranger».

Elle a affirmé qu'un ancien député non identifié est accusé dans le rapport d'avoir «fourni proactivement» à un agent étranger «des informations reçues à titre confidentiel».

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne