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La liste d'attente pour des services de garde s'allonge en Ontario

durée 08h30
1 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Les listes d'attente pour les services de garde ont explosé partout en Ontario depuis que la province a adhéré au programme national à 10 $ par jour, car la demande due à la baisse des frais semble dépasser de loin la création de nouvelles places dans de nombreuses régions.

À Kawartha Lakes, l'une des nombreuses municipalités dotées d'une liste d'attente centrale, les enfants devraient désormais passer en moyenne 6,4 ans à attendre un service de garde agréé, contre 3,7 ans en moyenne au début de 2022, avant que l'Ontario ne se joigne au programme.

«Beaucoup vieilliront avant d'avoir accès à une place», a écrit Janine Mitchell, directrice des services sociaux de la municipalité, dans un rapport au conseil en décembre.

Dans la région de Waterloo, le nombre d'enfants sur la liste d'attente a augmenté de 115 % depuis l'annonce du programme à 10 $ par jour, avec 9200 enfants maintenant dans la liste d'attente.

La région de Niagara a connu une augmentation de 76 % de sa liste d’attente depuis mars 2022, avec des sommets particuliers pour les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire. La liste d'attente pour ce dernier groupe d'âge est passée de 712 à 2326, soit une augmentation de 227 %.

La liste d'attente d'Ottawa a augmenté de plus de 41 %, et pour plus de la moitié des familles figurant sur la liste, la date à laquelle elles avaient besoin d'un service de garde est déjà dépassée.

Les listes d'attente centralisées impliquent en grande partie les exploitants de services de garde qui font partie du programme national, puisque 92 % d'entre eux ont opté pour le système à 10 $ par jour. Les exploitants de garderies agréés et les garderies en milieu familial agréées peuvent participer au programme fédéral.

Pénurie d'éducateurs

La liste d'attente à Kawartha Lakes s'est allongée, notamment en raison de la demande accrue résultant de la réduction importante des frais – ils ont jusqu'à présent été réduits de moitié et devraient encore baisser dans le cadre du programme national – et en partie à cause d'une pénurie d'éducateurs de la petite enfance, a expliqué Mme Mitchell.

«Nous avons peut-être un programme de garde d'enfants autorisé à accueillir dix nourrissons, mais comme ils n'ont pas (suffisamment) de personnel qualifié (...) ils ne pourront peut-être pas en accueillir dix, mais seulement six nourrissons», a-t-elle précisé.

Les responsables gouvernementaux ont prévenu qu'il pourrait manquer 8500 éducateurs de la petite enfance d’ici 2026, année où l’Ontario vise à créer 86 000 nouvelles places.

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, a annoncé à la fin de l'année dernière une augmentation salariale pour les éducateurs en petite enfance, qui fera passer le salaire de départ de l'un des plus bas au Canada à l'un des plus élevés.

La promesse de 86 000 places en garderie comprend celles créées depuis 2019. L'Ontario a vu plus de 41 000 places ajoutées depuis lors, a déclaré M. Lecce, bien que son bureau ait déclaré que toutes ne se trouvaient pas dans des centres qui font partie du programme à 10 $ par jour.

«Toutes les provinces savaient qu'avec la réduction des frais, la demande augmenterait», a-t-il soutenu cette semaine.

«Nous avons un plan pour augmenter le nombre de places dans tous les domaines, soit 86 000, et évidemment le gouvernement s'engage à continuer de construire des places bien en excédent pour répondre à la demande des familles de la province.»

Allison Jones, La Presse Canadienne