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La santé publique en Ontario réclame un financement pérenne et prévisible

durée 11h19
1 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

TORONTO — Les bureaux de santé publique de l'Ontario demandent au gouvernement de cesser d'utiliser un financement ponctuel pour combler un écart qu'il a créé il y a quatre ans et de leur fournir une source de financement prévisible, alors qu'ils sont aux prises avec un arriéré de services accumulé au cours de la pandémie.

Le gouvernement du premier ministre Doug Ford a annoncé en 2019 qu'il réduisait la part provinciale du financement en matière de santé publique. Il est passé d'une formule de partage des coûts 75-25 avec les municipalités à 70-30.

À la suite d'un tollé, M. Ford a renoncé aux réductions rétroactives en cours d'année et a offert un financement d'atténuation pour aider les municipalités à passer à la nouvelle formule. Ce financement d'atténuation était considéré comme temporaire, mais il s'est finalement poursuivi jusqu'en 2023.

L'Association des agences locales de santé publique demande aujourd'hui au gouvernement de revenir au niveau de financement initial dans son prochain budget.

Dans ses demandes prébudgétaires, l'association déplore qu'il existe actuellement une dépendance excessive à l'atténuation et au financement ponctuel pour couvrir des dépenses permanentes et prévisibles.

L'association estime que cette formule de financement crée une incertitude inutile dans le processus de planification budgétaire «et comporte un risque financier suffisamment important pour qu'il puisse entraîner la réduction de services importants». 

«L'absence de financement suffisant, prévisible et opportun de la santé publique par le biais de budgets pluriannuels et d'une formule de financement cohérente est un problème de longue date qui peut et doit être facilement résolu.»

Une porte-parole au cabinet de la ministre de la Santé, Sylvia Jones, a souligné que l'argent versé aux bureaux de santé publique reflète toujours une contribution provinciale de 75 %.

Les bureaux de santé publique demandent au gouvernement d'augmenter leur financement global de 145 millions $ afin qu'ils puissent respecter les normes prescrites en Ontario, gérer les coûts inflationnistes et rattraper les services en retard en raison de la pandémie.

Le docteur Charles Gardner, médecin hygiéniste de Simcoe Muskoka et vice-président de l'association de santé publique, souligne que pendant la majeure partie de la pandémie, les bureaux de santé ont dû consacrer la majorité de leurs ressources à la COVID-19.

«Le simple fait de ramener notre personnel à la programmation générale ne suffirait pas pour que nous revenions immédiatement au niveau optimal de prestation de programmes que nous avions avant la pandémie», a déclaré M. Gardner.

Les domaines prioritaires comprennent la vaccination des enfants et des jeunes, la réponse à la consommation de drogues et aux opioïdes, les programmes scolaires pour aborder la santé bucco-dentaire des enfants, la promotion de la santé mentale et le rattrapage des inspections de sécurité alimentaire, a-t-il expliqué.

Santé publique Ottawa a indiqué avoir besoin de plus de financement pour soutenir les cliniques sans rendez-vous pour les parents, accélérer le déploiement d'outils de gestion des éclosions de maladies transmissibles, améliorer les soutiens en matière de santé mentale et de toxicomanie et les vaccinations des enfants.

La pandémie a fait en sorte qu'un nombre croissant d'enfants ne sont pas vaccinés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, a récemment affirmé en commission parlementaire la présidente du Conseil de santé d'Ottawa, Catherine Kitts.

«Des bébés de huit mois se présentent aux urgences des hôpitaux sans avoir reçu une seule dose de vaccin contre des maladies hautement contagieuses, a-t-elle déploré. Des maladies comme la rougeole, qui a été éliminée au Canada en 1998, pourraient connaître une résurgence.»

Allison Jones, La Presse Canadienne