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Le changement de tracé de Trans Mountain remet en question la réconciliation

durée 20h08
26 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Trans Mountain a insisté mardi sur sa détermination en faveur d’un «engagement significatif» avec les communautés autochtones, après avoir reçu le feu vert pour déplacer le tracé de son pipeline malgré l’objection d’une Première Nation.

La Commission de la Régie de l'énergie du Canada a approuvé le changement de tracé lundi, une semaine après que la société a déclaré que le tracé initial allait prendre neuf mois de plus et coûter 86 millions $ de plus à construire.

Le régulateur n’a pas encore publié les raisons de sa décision.

Le pipeline traverse le territoire traditionnel de la nation Stk'emlúpsemc te Secwépemc, qui s’oppose à ce changement. Elle ne s’est pas encore exprimée publiquement sur la décision de l’organisme de régulation.

Le dossier déposé par la Première Nation auprès de l’autorité de régulation indique que la zone a une «profonde signification spirituelle et culturelle» pour son peuple et qu’elle n’a consenti à la construction de l’oléoduc qu’à condition que Trans Mountain minimise les perturbations en surface en mettant en œuvre des méthodes de construction spécifiques sans tranchée.

La partie concernée est un tronçon de 1,3 kilomètre de long près de Kamloops, en Colombie-Britannique.

La nation Stk'emlupsemc te Secwepemc a fait valoir que la demande de déplacement du tracé présentée par la société ne démontrait pas que le tracé initial était impossible, mais seulement qu’il prendrait plus de temps à réaliser.

Trans Mountain a déclaré avoir rencontré des difficultés techniques dans la région, liées à la construction d’un tunnel, ce qui a nécessité le changement de tracé.

Cependant, Keith Stewart, stratège en énergie de Greenpeace Canada, a souligné que si le tracé initial était possible, la décision de le déplacer contre la volonté des Premières Nations allait à l’encontre de la réconciliation.

Selon lui, la réalité est que la réconciliation n’a lieu que «si, et seulement si, c’est pratique».

Les ministres fédéraux ont refusé de s’exprimer sur la question mardi, la ministre des Finances Chrystia Freeland renvoyant les journalistes vers la Régie de l'énergie du Canada et l’entreprise, et le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Gary Anandasangaree, refusant de répondre à une question à ce sujet.

Le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, a déclaré qu’il n’avait pas pris connaissance de la décision, mais que les libéraux s’étaient fermement engagés en faveur de la réconciliation.

La Presse Canadienne