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Le Manitoba approuve un plan de recherche de dépouilles de femmes dans une décharge

durée 21h16
11 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

WINNIPEG — Le gouvernement du Manitoba a donné son approbation environnementale à une recherche dans une décharge pour retrouver les restes de deux femmes issues des Premières Nations qui ont été assassinées.

Pour certains membres des familles qui se battent depuis plus de 18 mois pour les recherches, la nouvelle a été un soulagement bienvenu.

«Ils vont commencer tout de suite, avec un peu de chance d'ici la fin de l'été ou quelque chose comme ça, et ils pourront travailler tout l'hiver. C'est donc bien», a déclaré Donna Bartlett, la grand-mère de Marcedes Myran, après avoir rencontré le premier ministre Wab Kinew mardi.

«Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais nous commençons enfin», a écrit la sœur de Mme Myran, Jorden, dans un message publié sur les réseaux sociaux.

La police croit que les restes de Marcedes Myran et de Morgan Harris se trouvent dans la décharge de Prairie Green, une installation privée située au nord de Winnipeg.

Jeremy Skibicki a admis avoir tué Mmes Harris et Myran et deux autres femmes autochtones – Rebecca Contois, dont les restes ont été retrouvés dans une autre décharge, et une femme non identifiée qu'une communauté autochtone a nommée Mashkode Bizhiki'ikwe, ou Buffalo Woman, dont les restes n'ont pas été localisés.

Le procès de M. Skibicki pour meurtre au premier degré s'est terminé lundi avec les plaidoiries finales. Le juge rendra sa décision le mois prochain. Les avocats de la défense ont soutenu que leur client ne devrait pas être déclaré criminellement responsable pour cause de maladie mentale.

L'ancien gouvernement progressiste-conservateur du Manitoba avait précédemment rejeté les appels à fouiller la décharge, affirmant que l'amiante et d'autres matériaux constituaient une menace pour les chercheurs et que l'effort n'avait aucune garantie de succès.

L'année dernière, les conservateurs ont publié des annonces lors de la campagne électorale provinciale, affirmant qu'ils «resteraient fermes» et ne mèneraient pas de perquisitions.

Les néo-démocrates ont promis de fouiller la décharge avant de remporter les élections. M. Kinew a déclaré mardi que les bases des recherches avaient déjà été jetées.

«Nous effectuons le travail de mise en place des installations de recherche et veillons à ce que nous disposions des protocoles de santé et de sécurité», a-t-il dit aux journalistes.

Le plan, approuvé par le ministère provincial de l'Environnement, prévoit la mise en place de barrières de protection pour empêcher le ruissellement aqueux de matières toxiques. Les travailleurs devront être formés et de nouvelles infrastructures devront être construites.

Contrairement à de nombreuses autres décharges, Prairie Green accepte l'amiante, un matériau qui peut provoquer le cancer. Les matériaux contenant de l’amiante doivent être placés dans des sacs doubles épais pour empêcher l’amiante de se propager dans l’air.

Le plan environnemental prévoit l'arrêt de toutes les opérations lorsque de tels sacs sont découverts. Le personnel non essentiel serait contraint d'évacuer et les sacs seraient éliminés.

Les gouvernements provincial et fédéral ont promis 40 millions $ pour les recherches, ce qui est bien inférieur aux estimations de coûts avancées dans des études antérieures élaborées par les familles des victimes.

M. Kinew s'est dit convaincu que l'argent couvrirait les travaux requis et a fait savoir que le gouvernement avait une meilleure idée de l'endroit où les restes humains sont susceptibles d'être trouvés, ce qui réduirait la zone de recherche.

Maintenant que le plan environnemental est approuvé, les recherches nécessiteront des permis pour construire un centre de recherche intérieur et un endroit où les familles pourront bénéficier de soutien.

Les recherches pourraient se poursuivre jusqu’au début de l'année 2026, selon M. Kinew.

«Nous allons veiller à ce que les personnes qui effectuent les recherches restent en sécurité, tout en accomplissant notre mission empreinte de compassion, qui consiste à tenter de retrouver les restes de deux de nos concitoyennes manitobaines.»

Steve Lambert, La Presse Canadienne