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Le «tueur de l’Halloween» plaide coupable d'évasion

durée 16h17
21 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Un meurtrier qui a passé 51 mois en cavale – et que des documents judiciaires citent comme suspect dans un incendie dans le Vieux-Montréal qui a causé la mort de sept personnes – a plaidé coupable d'évasion d'un pénitencier de Laval.

Classé parmi les criminels les plus recherchés au Québec, Denis Bégin, ayant le surnom de «tueur de l'Halloween», a été arrêté en mai 2023. Jeudi, un juge l'a condamné à 18 mois de prison, cumulable avec la peine à perpétuité qu'il purge déjà pour meurtre au deuxième degré.

Des documents judiciaires désignent Bégin comme suspect dans l'incendie qui a tué sept personnes dans un édifice patrimonial du Vieux-Montréal en mars 2023, deux mois avant qu'il ne soit pris en cavale. Les documents du Service correctionnel du Canada citent des témoignages de la police de Montréal alléguant que Bégin a été filmé par une caméra de surveillance aux abords de l'immeuble avant et après l'incendie.

Cependant, la police de Montréal ne l'a jamais identifié publiquement comme suspect et aucune accusation n'a été portée dans cette affaire.

Bégin, âgé de 63 ans, purgeait une peine d'emprisonnement à perpétuité pour un meurtre commis à Montréal en 1993 lorsqu'il s'est évadé de la section à sécurité minimale du Centre fédéral de formation (CFF), un établissement situé à Laval.

Jeudi, Bégin a plaidé coupable d'évasion lors d'une brève comparution par vidéoconférence devant le juge Marc-André Dagenais de la Cour du Québec à Laval. Le juge Dagenais a accepté une recommandation conjointe de la défense et de la Couronne.

Il est détenu à l'Établissement de Port-Cartier, un pénitencier à sécurité maximale où il a été transféré après que des reportages dans les médias en octobre dernier l'ont lié à l'incendie criminel présumé de l'édifice patrimonial. Bégin conteste son transfert à Port-Cartier, et les documents judiciaires liés à cette contestation citent le témoignage de la police de Montréal le désignant comme suspect dans l'incendie mortel.

Bégin s'est enfui de prison le 15 février 2019. Selon ce qui a été dit au tribunal, un complice l'attendait à l'extérieur du CFF et l'a aidé à s'évader. Le complice a été condamné à une peine de neuf mois, dont le juge a tenu compte pour déterminer la peine de Bégin.

L'audience de jeudi n'a fourni aucun autre détail sur son évasion. Des documents correctionnels indiquent que Bégin a déclaré aux autorités qu'il avait rapidement obtenu de faux papiers d'identité pour commencer une nouvelle vie sous différents noms. Il a travaillé pour diverses entreprises avant de lancer une entreprise de services d'entretien et a entamé une relation avec une femme qui ne savait pas qu'il fuyait la loi.

Lorsque la police de Montréal a arrêté Bégin en mai dernier, elle a déclaré que son arrestation était liée à une enquête sans rapport avec son évasion du pénitencier de Laval.

Les documents judiciaires du Service correctionnel démontrent que la police de Montréal l'a identifié grâce à ses empreintes digitales au cours de l'enquête sur l'incendie après qu'il a tenté d'utiliser un autre nom. Un véhicule lié à Bégin a été capté par une caméra de surveillance le 16 mars 2023, à proximité du site du bâtiment patrimonial qui a pris feu, précisent les documents. Une personne a été vue sur vidéo se dirigeant vers le bâtiment, puis entrant et ressortant environ cinq minutes plus tard et repartant. Le feu s'est déclaré peu après.

Bégin a affirmé qu'il n'était qu'un témoin de l'incendie et qu'il s'était rendu au bâtiment pour récupérer des outils. Il a dit qu'il était au mauvais endroit, au mauvais moment.

Il a été condamné à perpétuité après avoir plaidé coupable du meurtre au deuxième degré de Ricardo Gizzi, 19 ans, la nuit de l'Halloween en 1993, un crime qui lui a valu le surnom de «tueur de l'Halloween». Portant un masque de hockey, Bégin est entré dans un bar et a tiré sur Ricardo Gizzi, qui était également en costume. Les reportages de l'époque indiquaient que les clients du bar pensaient initialement qu'ils étaient témoins d'une blague relative à la fête de l'Halloween.

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne