Les Mères au front tiennent plusieurs rassemblements pour souligner la fête des Mères

MONTRÉAL — Pour souligner la fête des Mères, l’organisme Mères au front a organisé dimanche plusieurs rassemblements militants à travers la province en faveur de l’action et la justice climatique.

L’ombre du drapeau américain a toutefois flotté sur l’édition de cette année, élargissant les causes portées par les mères et les grand-mères qui forment l’organisme dont la mission principale est de «léguer un monde plus vert aux générations futures», comme l’explique Camille Trudel, co-organisatrice de l’évènement, qui s’est tenu à Québec.

«Pour nous, ce qui se passe aux États-Unis, ça sonne l’alarme. Ça amène notre attention sur d’autres causes», affirme-t-elle, citant entre autres les droits des femmes et le droit à l’accès à l’information.

«On se rend compte qu’il faut être vigilant aussi pour d'autres dossiers qu'on ne croyait plus, sur lesquels on se sentait moins menacé durant les dernières années.»

Pour incarner ces luttes, Mme Trudel et les membres de Mères au front de la ville de Québec ont passé la nuit du 10 au 11 mai devant l’Assemblée nationale dans le cadre d’un «sit-in».

Pour l’occasion, les femmes ont aménagé à l'extérieur 12 à 15 chaises berçantes en bois avec des couvertures et des tables de salon.

Des activités d’animation pour les enfants, comme des lectures de conte, étaient organisées pour les membres qui souhaitent venir avec leurs enfants.

Environ 70 personnes ont assisté au «sit-in», dont six mères qui ont traversé la nuit, de 16h le samedi à 9h le dimanche.

Des rassemblements similaires ont lieu à Montréal, à Dubuisson, à Jonquière, à Sherbrooke et à Baie-Comeau.

Du côté de la métropole, l’organisme a invité les citoyens au parc du Mont-Royal pour une journée d'activités et de sensibilisation.

«Aujourd'hui, c'est un rassemblement qui est un peu à la frontière entre une célébration, mais aussi une mobilisation», explique Isabelle Fortin-Rondeau, porte-parole du rassemblement organisé à Montréal.

Cette année, l’activité phare est la fabrication collective d’une courtepointe «de la solidarité». Ainsi, les participants ont la chance de coudre des morceaux de tissus à une bannière sur laquelle on peut lire «Nous sommes le contre-pouvoir».

«Symboliquement, le fait de rattacher de vieux morceaux qui suivent ensemble pour créer du beau, on trouvait que c'était intéressant, indique-t-elle. On a l'impression un peu d'essayer de réparer des choses qui se brisent sous nos doigts.

Samira Ait Kaci Ali, La Presse Canadienne