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McGill dénonce l'attitude des manifestants qui ont occupé un de ses bâtiments jeudi

durée 06h56
7 juin 2024
The Canadian Press, 2024
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3 minutes

Par The Canadian Press, 2024

MONTRÉAL — L’Université McGill «condamne fermement» l'attitude des manifestants propalestiniens qui se sont barricadés jeudi dans son pavillon administratif en réponse à l’appel à l’action #Escalate4Rafah et qui se sont livrés à des «tactiques illégales», selon elle.

La tension est montée d'un cran sur le campus de McGill, jeudi, lorsque des manifestants se sont introduits dans un bâtiment. L'incident a entraîné une opération policière d'envergure, lors de laquelle les forces de l'ordre ont procédé à 15 arrestations.

Dans un communiqué publié vendredi matin, la direction de McGill a dénoncé «le recours à toute forme d’intimidation, d’agression et de harcèlement ou aux tactiques illégales». Elle a dit être prête à poursuivre les négociations avec les manifestants, mais a reproché à ces derniers de s'être retirés des pourparlers.

Selon la version des faits de la direction, les manifestants qui sont entrés dans le pavillon de l’administration James jeudi ont «vandalisé des parties intérieures et extérieures de l’immeuble, se sont barricadés à l’intérieur d’une pièce et ont endommagé du mobilier».

«Certains employés ont été forcés de trouver refuge, à l’abri des manifestants qui frappaient sur les portes et proféraient des menaces», a avancé la direction, qualifiant ce qui s'est passé jeudi d'«événements troublants».

La Presse Canadienne a vu des manifestants être escortés à l'extérieur du bâtiment par des policiers, mais n'a pas pu valider de manière indépendante les allégations de McGill concernant ce qui s'est déroulé à l'intérieur.

De l'avis de la direction de l'université, les événements survenus jeudi ne sont que «les plus récents de l’escalade» en cours depuis les dernières semaines.

Depuis que le campement propalestinien a été installé sur son campus, à la fin avril, l'université affirme que des manifestants masqués se sont rendus «plus d’une fois» à la résidence personnelle de membres de sa haute direction.

«Les bureaux d’une équipe de l’université ont également été ciblés. On y a dressé une table comportant des aliments avariés accompagnés d’une affiche sur laquelle figurait le nom de chaque membre de l’équipe et des empreintes de main peintes en rouge, évoquant le sang», a allégué la direction.

L'université dit également avoir été témoin d'altercations entre des manifestants et des étudiants qui sont venus prendre des photos sur le campus après leur cérémonie de collation des grades, qui a été déplacée au Centre Bell en raison de la présence du campement.

«Loin d’être pacifiques, ces gestes ont pour but de menacer, de contraindre et de faire naître la peur. Ils sont complètement inacceptables», a plaidé la direction.

Selon l'université, les manifestants ont rejeté sa plus récente offre pour poursuivre le dialogue, la semaine dernière.

«Dans de nombreux autres établissements, les responsables du campement ont mis leurs divergences de côté afin de trouver un terrain d’entente avec la direction. Or, à McGill, l’offre — pourtant comparable à celle d’autres universités qui sont parvenues à une entente — a été rejetée», a-t-elle indiqué.

Intervention musclée

Dans leur propre communiqué, publié jeudi soir, les militants ont expliqué qu'ils ont agi dans le cadre de l’appel à l’action #Escalate4Rafah. Alors que les violences s'intensifient à Gaza, et plus particulièrement dans la ville de Rafah, ils ont réitéré leur demande que l'université coupe tous ses liens avec Israël.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est cependant intervenu. Dans son propre compte-rendu, le corps policier a indiqué que des manifestants s'en sont pris à ses agents.

«Divers objets ont été lancés en leur direction, il est notamment question de pièces pyrotechniques, de roches et de coups de bâton», a précisé l'agente Véronique Dubuc, qui est porte-parole pour le SPVM.

Le corps policier a reconnu avoir utilisé du gaz lacrymogène et des boucliers pour disperser les manifestants qui étaient à l'extérieur.

La police a arrêté 13 personnes pour introduction par effraction et deux pour entrave au travail des policiers.

La Presse Canadienne