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Présenter un doigt d'honneur constitue un droit fondamental, estime un juge québécois

durée 15h05
8 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Un juge de la Cour du Québec affirme que les Canadiens disposent du droit inhérent et fondamental, garanti par la Constitution, de présenter un doigt d'honneur à un voisin malcommode.

Le juge Dennis Galiatsatos a fait ces commentaires en acquittant, en février, un homme de la région de Montréal accusé de harcèlement criminel. Le juge qualifiait même d'injustice effarante le seul fait que cet homme ait été arrêté et accusé.

Neall Epstein avait été arrêté par la police en mai 2021 après avoir présenté ses deux majeurs dressés à un voisin, Michael Naccache, qui l'avait menacé en tenant un outil électrique.

M. Naccache, âgé de 34 ans, a affirmé que son voisin le harcelait, lui et sa famille, depuis des mois. Le juge a plutôt conclu que la famille Naccache avait tenté d'utiliser l'appareil judiciaire dans le but de se venger de M. Epstein, pour de présumés affronts.

Le juge écrit que M. Naccache a bien de la chance de ne pas être lui-même accusé d'avoir proféré des menaces. Il estime que le père, la mère et le frère de M. Naccache ont eux aussi bien de la chance de ne pas avoir été accusés dans cette affaire. 

Dans sa décision, rédigée en anglais, le juge Galiatsatos écrit qu'il souhaitait pouvoir littéralement, et pas seulement au sens figuré, rejeter la plainte — «throw the case out», comme les juristes le disent en anglais.

«Hélas, les salles d'audience du palais de justice de Montréal n'ont pas de fenêtres. Un simple verdict d'acquittement devra suffire», conclut le juge.

«Pour être très clair, ce n'est pas un crime de faire un doigt d'honneur à quelqu'un (...) C'est un droit fondamental inscrit dans la Charte, qui appartient à tous les Canadiens. 

«Ce n'est peut-être pas civil, ce n'est peut-être pas poli, ce n'est peut-être pas courtois. Mais ça n'engage pas de responsabilité criminelle. Offenser quelqu'un n'est pas un crime. Cela fait partie intégrante de la liberté d'expression», écrit aussi le juge Galiatsatos.

La Presse Canadienne