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TikTok bannie un peu partout en Ontario, mais pas à Queen's Park et à Toronto

durée 11h19
9 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

TORONTO — Plusieurs municipalités et services de police en Ontario ont décidé de suivre l'exemple du gouvernement fédéral et de la plupart des provinces en interdisant TikTok des appareils appartenant aux administrations publiques, alors que le gouvernement provincial et la Ville de Toronto examinent toujours la question. 

Ottawa a interdit la semaine dernière l'utilisation de TikTok dans les appareils appartenant au gouvernement fédéral, après que la Directrice principale de l'information du Canada a déclaré que cette application, qui appartient à des Chinois, présentait un niveau de risque «inacceptable» pour la vie privée et la sécurité. 

Les autorités de protection des renseignements personnels du Canada, du Québec, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta ont annoncé le 23 février une enquête conjointe pour déterminer si TikTok se conforme aux lois canadiennes sur la protection de la vie privée.

Un porte-parole du gouvernement provincial de l'Ontario a déclaré qu'il examinait également s'il interdirait l'application, alors que le Québec, l'Alberta, le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et d'autres provinces ont déjà cliqué sur «supprimer».

Des examens similaires de l'application continuent de se répandre dans les municipalités et les services de police en Ontario. 

Un porte-parole de la Ville de Hamilton a déclaré que la municipalité avait conservé son compte TikTok officiel, mais supprimé l'application d'environ 40 appareils appartenant à l'administration. La Ville de London a interdit à ses employés d'utiliser TikTok sur les appareils de l'administration.

La police de Waterloo a déclaré que son compte principal avait également été suspendu et que tous les employés qui avaient téléchargé TikTok sur leur téléphone professionnel avaient été invités à le supprimer en attendant les examens.

La police de Niagara a demandé plus tôt ce mois-ci à ses employés de supprimer TikTok de tous les appareils fournis par le service, mais un compte officiel, qui n'est accessible qu'à son unité de communication, demeure actif. «Nous maintenons un compte TikTok comme outil de communication pour pouvoir partager des informations sur la sécurité publique ainsi que des informations d'enquête, tout en demandant l'aide de la communauté», a expliqué Stéphanie Sabourin, porte-parole de la Ville de Niagara.

Brett Caraway, professeur de communication, de culture, d'information et de technologie à l'Université de Toronto, rappelle que la décision de supprimer les comptes de la police et de la Ville a un coût.

«Les gouvernements municipaux et les forces de l'ordre au niveau local utilisent TikTok comme un outil de sensibilisation majeur pour diffuser des informations sur les campagnes, les événements publics ou les problèmes qui préoccupent la population locale, a-t-il déclaré. TikTok est également très populaire auprès d'un public plus jeune, donc si on y renonce, on rend beaucoup plus difficile l'accès à de larges groupes de la population.»

Mais autoriser ainsi les comptes «officiels» tout en interdisant aux employés d'avoir l'application sur leur appareil professionnel «soulève certainement la perspective d'un double standard», a ajouté le professeur Caraway.

Des agences gouvernementales aux États-Unis, en Inde, à Taïwan, au Pakistan, en Afghanistan, ainsi que dans l'Union européenne ont pris des mesures similaires.

Le gouvernement chinois détient une participation dans le propriétaire de TikTok, «ByteDance», et les lois chinoises permettent à Pékin d'exiger l'accès aux données des utilisateurs.

La Presse Canadienne