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Un ministre de Terre-Neuve-et-Labrador démissionne en lien avec les élections de 2021

durée 20h23
11 juin 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

SAINT-JEAN — Un ministre libéral et député de Terre-Neuve-et-Labrador a annoncé qu'il démissionnerait cet été, après qu'une contestation judiciaire des élections provinciales de 2021 a révélé que des irrégularités auraient perturbé le vote dans sa circonscription.

John Abbott a déclaré mercredi qu'au lieu de procéder à un procès coûteux qui pourrait se terminer par un juge lui demandant de quitter son siège, il le ferait lui-même. Sa décision mettra fin à l'affaire judiciaire, a-t-il déclaré.

«Nous avons gagné l'élection», a-t-il ajouté.

Il a toutefois admis qu'il y avait suffisamment de témoins crédibles qui auraient pu présenter des preuves de problèmes de vote, ce qui aurait pu modifier le résultat dans sa circonscription de Saint-Jean-Est–Quidi Vidi, qu'il a remportée par 53 voix.

«Cela aurait pu se produire, a-t-il avoué. C'est certainement une possibilité, mais nous l'ignorons. Mais les faits sont les suivants: lors du dépouillement des bulletins de vote au printemps 2021, j'étais le vainqueur déclaré, et je le suis toujours, bien sûr, jusqu'à ce que je quitte mon siège.»

Entre-temps, le gouvernement libéral doit convoquer des élections provinciales cette année, qui se tiendront au plus tard le 14 octobre.

Les élections provinciales de 2021 à Terre-Neuve-et-Labrador ont été perturbées par une éclosion de COVID-19, ce qui a incité les responsables électoraux à annuler tous les votes en personne et à passer au vote par correspondance. Les libéraux ont remporté une faible majorité avec un taux de participation de 51 %.

Whymarrh Whitby, qui vit dans la circonscription de John Abbott, affirme n'avoir jamais reçu de bulletin de vote par correspondance. Il a intenté une action en justice en 2021, alléguant que des irrégularités dans l'élection chaotique l'avaient privé de son droit de vote. La poursuite de M. Whitby est cosignée par l'ancienne cheffe du Nouveau Parti démocratique provincial, Alison Coffin, qui a perdu son siège dans la circonscription en 2021 au profit de M. Abbott.

L'affaire a lentement progressé devant les tribunaux pendant environ quatre ans, mais M. Abbott a déclaré qu'elle avait commencé à s'accélérer au cours des six derniers mois, alors qu'elle se dirigeait vers un procès qui doit commencer lundi.

C'est à ce moment-là que les avocats des néo-démocrates ont «présenté» de nouvelles preuves d'irrégularités électorales, a-t-il expliqué.

Selon ce dernier, les avocats ont identifié un groupe d'électeurs qui allèguent ne pas avoir reçu de bulletins de vote, et un groupe qui aurait pu voter dans la mauvaise circonscription. Un autre aurait pu utiliser une pièce d'identité douteuse pour voter. «Nous ignorons si c'était vrai ou non, a-t-il fait remarquer. Et nous ne le saurions qu'en faisant comparaître ces témoins potentiels, ces électeurs potentiels, devant le tribunal.»

Il y avait environ 140 témoins qui auraient pu témoigner, a-t-il précisé.

Alors qu'il s'adressait aux journalistes, le bureau provincial du directeur général des élections a publié un communiqué reconnaissant des «erreurs» dans l'administration de certains bulletins de vote à Saint-Jean-Est–Quidi Vidi, «en raison des mesures sans précédent prises pour mener l'élection dans le contexte de la pandémie et des restrictions sanitaires qui en découlent».

Le communiqué était signé par Alison Coffin, Whymarrh Whitby, John Abbott et Travis Wooley, le directeur général des élections par intérim.

Lors d'une autre conférence de presse, Mme Coffin a déclaré aux journalistes qu'elle était satisfaite du règlement du litige.

«Je suis convaincue que nous approcherons les prochaines élections générales avec une nouvelle vision de la façon dont les élections devraient être organisées, a-t-elle soulevé. C'est une victoire pour la démocratie.»

M. Whitby a déclaré qu'il était encourageant de voir l'autorité électorale provinciale reconnaître l'existence de problèmes, mais il a ajouté que la province avait besoin d'un système plus efficace que les tribunaux pour garantir la protection des droits des électeurs.

«Tout le monde a le droit de voter, a-t-il indiqué aux journalistes. Et nous ne devrions pas tenir cela pour acquis.»

Sarah Smellie, La Presse Canadienne