Critique Cinéma
Le Scaphandrier: 78 minutes de trop
Le Scaphandrier était peut-être la concrétisation d'un rêve pour le réalisateur Alain Vézina, mais il s'agit plutôt d'un véritable cauchemar cinématographique pour ceux qui vont le voir.
Pas de points forts
J'allais pourtant voir le film de bonne foi, plein de bonnes intentions. «L'action» a principalement été tournée dans la région et j'ai des amis qui ont consacré quelques jours pour faire de la figuration dans le film. Par contre, force est d'admettre que Le Scaphandrier est possiblement le pire film que j'ai vu à vie. C'est pathétique et le mot est faible. Mauvaise réalisation, mauvais scénario, acteurs aussi naturels qu'une patte de chaise la plupart du temps. Non vraiment, rien ne fonctionne dans ce film.
Le problème initial est le choix de l'actrice principale. Édith Côté-Demers, qui joue le rôle d'une jeune journaliste ambitieuse, essaye très fort, très très fort de jouer, mais ça ne passe juste pas. On voit qu'elle pense à son texte, à l'émotion à véhiculer et ça donne un caractère franchement amateur à sa performance. Imaginez, le film est à ce point mauvais que même un grand comédien comme Raymond Bouchard paraît mal dans ce long métrage. La seule personne apparaissant à l'écran un minimum de deux minutes qui offre une performance correcte est Béatrice Picard. Comme quoi un texte mal écrit et une réalisation déficiente font leurs dommages, même avec des acteurs d'expérience. En regardant le film j'avais l'impression de regarder une game de hockey qui se jouait dans un amphithéâtre de la ligue nationale, avec des joueurs qui avaient un chandail d'une équipe de la grande ligue, mais des joueurs qui patinaient sur la bottine.
Horreur? Où ça?
Le film est supposé être un film d'horreur ou un suspense d'espionnage. Je vous le donne en mille et ça ne brisera pas votre journée, croyez-moi. Il n'y a ni horreur, ni suspense. Peut-être une frêle tentative d'espionnage, mais sans plus. Rien ne fait peur dans ce film. Même la personne la plus fragile ne sursauterait pas une fois tellement les scènes qui pourraient mener vers ça sont télégraphiées. Ce qui fait le plus peur dans le film, ce sont les malaises que plusieurs scènes provoquent. Des plans de sous-marin qui semblent avoir été créés avec un logiciel des années 90, en passant par des mains, des tripes et des pieds ensanglantés qui apparaissent tout droit sortis d'un magasin de jouets bas de gamme, le film est truffé de clichés. Un des pires du lot est assurément la scène des chars qui ne partent pas. Trois personnes, dans trois véhicules différents qui refusent de démarrer, dans une séquence de 30 secondes, alors que le scaphandrier meurtrier et ses zombies sont à leurs trousses. Disons que ça ne passera pas à l'histoire.
Le Scaphandrier est un film qui a de solides allures d'un film scolaire. Le problème c'est qu'il a tout de même bénéficié d'un budget de près de deux millions de dollars, alors ça requiert un certain standard. Le réalisateur Alain Vézina est un professeur de cinéma. Avec son premier long métrage de fiction, il est à des lunes de la note de passage.
Ma note: 2/10
Mentions honorables aux maquillages des zombies et aux acteurs et figurants rimouskois qui ont participé au tournage.
Si vous souhaitez juger par vous-même de la qualité du film, prenez note qu'il est à l'affiche au Cinéma Lido de Rimouski jusqu'à mercredi soir. Le film n'est projeté qu'une fois par jour, à 21h30.
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