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Lettre ouverte de Dominique Anglade

25 ans après le référendum de 1995 : quelque chose d’inachevé

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27 octobre 2020
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

Nous reproduisons ici l'intégrale d'une lettre ouverte que vient de diffuser la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade.

Il y a 25 ans cette semaine, comme Québécoises et Québécois, nous votions dans le cadre d’un référendum portant sur la souveraineté du Québec. C’était la deuxième fois de notre histoire.

J’avais 21 ans à l’époque. Jeune militante libérale, je m’étais engagée dans la défense de la place du Québec au sein du Canada. J’ai été soulagée par l’issue du vote, mais préoccupée par la division qu’il a suscitée : près de 50% des Québécois, et une majorité des francophones avaient voté pour la souveraineté. J’avais des amis proches dans les deux camps. Mon père, qui avait voté « Oui » en 1980, aurait probablement voté de la même manière s’il avait été au pays. Un verdict aussi serré nous obligeait à poursuivre la réflexion.

Un quart de siècle plus tard, le temps a fait son œuvre. Si la souveraineté n’a plus la faveur populaire, la place du Québec dans le Canada doit encore faire l’objet de discussions et de revendications. Le Québec a continué d’avancer, mais un certain malaise subsiste.  Faut-il le rappeler, nous n’avons toujours pas signé la Constitution canadienne.

Le Québec a une histoire aux racines profondes. Les Québécoises et les Québécois d'hier se sont émancipés lors de la Révolution tranquille, avant que cette mobilisation ne se déplace vers l’arène constitutionnelle. Pendant des années, les désirs d’indépendance ou de souveraineté-association ont côtoyé la volonté d’une reconnaissance du statut distinct du Québec au sein du Canada. Les multiples rondes de négociations constitutionnelles n’ont toutefois pas permis de trouver une solution à la satisfaction du Québec.

Aujourd’hui, certains continuent de croire que le caractère distinct du Québec exige nécessairement la création d’un État indépendant. C’est une position légitime.

Quant à moi, je revendique une place distincte pour le Québec au sein de la fédération canadienne. Je revendique une place forte et francophone pour les hommes et les femmes du Québec, une place qui respecte la minorité québécoise de langue anglaise, qui poursuit un nécessaire travail de réconciliation avec les nations autochtones, qui célèbre sa diversité dans une perspective interculturelle, qui joue un rôle de leader au sein de la fédération canadienne tout en portant haut et fort la voix de qui nous sommes comme nation. Une voix qui défend la justice sociale, l’ouverture au monde, et qui porte fièrement nos talents et nos particularités.

Le Québec ne doit pas renoncer à ses demandes légitimes, ou laisser le pouvoir fédéral prendre une expansion sans limites. Bien que certains progrès aient été accomplis depuis l’échec des accords du Lac Meech et de Charlottetown – la reconnaissance de la nation québécoise par la Chambre des communes, des pouvoirs accrus en matière d’immigration, un meilleur encadrement de la nomination des juges à la Cour suprême – il reste encore quelque chose d’inachevé dans la place que le Québec doit occuper au sein du Canada.

Plusieurs revendications doivent être portées par le Québec. Parmi les principales, je rappelle :

- celle de réclamer la souveraineté culturelle du Québec, ainsi que tous les fonds et leviers pertinents nécessaires à sa protection et à son épanouissement;

- celle d’encadrer le pouvoir fédéral de dépenser en respectant les champs de compétence du Québec, incluant des transferts inconditionnels en santé;

- celle de soumettre la loi 101 aux entreprises de juridiction fédérale œuvrant au Québec;

- celle d’élargir les pouvoirs du Québec à occuper pleinement la place qui lui revient au niveau international, notamment dans le domaine de l’environnement et des enjeux climatiques.

Vingt-cinq ans après le référendum de 1995, je crois fermement que le Québec est maître de son avenir, dans un Canada où chacun doit pouvoir trouver la place qui lui revient. Cette conviction est au cœur de mon engagement comme cheffe du Parti libéral du Québec.

Dominique Anglade
Cheffe du Parti libéral du Québec

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