Commission d'enquête Gallant
Fiasco SAAQclic: plusieurs drapeaux rouges levés avant la signature du contrat

Par La Presse Canadienne
Plusieurs «drapeaux rouges» ont été levés à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) avant la signature du contrat qui allait la lier aux firmes LGS-SAP.
Mais le risque était gérable, a soutenu mercredi un ancien vice-président aux finances, Yves Frenette, devant la commission Gallant chargée d'enquêter sur le fiasco SAAQclic.
«Il y a des drapeaux rouges de levés, mais on est dans une situation innovante», a-t-il déclaré.
L'ex-haut fonctionnaire a eu du mal à expliquer pourquoi il n'avait pas présenté une analyse des risques détaillée et écrite à la présidente-directrice générale de l'époque, Nathalie Tremblay.
Celle-ci a recommandé au conseil d'administration d'adjuger le contrat avec LGS-SAP, et ce, «sans nuances», a soulevé mercredi l'avocate de la commission, Marie-Claude Sarrazin.
Quoi qu'on ait pu faire, «la décision était cristallisée», a répété plusieurs fois M. Frenette, qui témoignait à la commission pour une deuxième journée consécutive.
«Le train avance, le contre-poids devient secondaire», a-t-il affirmé.
Afin de remporter le contrat, l'alliance LGS-SAP a notamment réduit sa proposition initiale de 730 000 heures.
Des comités internes à la SAAQ ont signalé à M. Frenette que l'alliance prévoyait livrer la phase 2 qui touchait directement les services aux citoyens sans simulations.
Ils ont également soulevé que l'alliance prévoyait une contingence de 7 %, «alors qu'elle est de 15 à 20 % dans l'industrie en général».
Par ailleurs, l'alliance proposait que tout travail «complémentaire» se fasse à un taux horaire de 256 $, ce qui était «très élevé» par rapport au taux horaire prévu pour la réalisation.
Pour les mêmes travaux, un compétiteur proposait un taux horaire de 151 $.
Rappelons que le virage numérique raté de la SAAQ devrait coûter au moins 1,1 milliard $, soit plus du double du budget initial, selon le Vérificateur général du Québec.
Reprenant l'expression de M. Frenette, le commissaire Denis Gallant a déclaré mercredi que la «Formule 1» était «rentrée dans le mur».
Caroline Plante, La Presse Canadienne
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