La critique du jour
La frénésie de la météo
Les météorologues annoncent une fois encore une tempête du siècle, cette fois-ci dans la ville de New York. Oui, il va neiger, probablement beaucoup, mais pourquoi les présentateurs météo, météorologues et autres experts en tous genres en ce a trait à la température, le gars du facteur éolien ou la fille du facteur humidex, d'ici ou d'ailleurs, sont toujours systématiquement mélodramatiques quand vient le temps de parler de dépressions météorologiques. On a vraiment l'impression que tout le monde prend un malin plaisir à créer une panique généralisée. Pourtant, en regardant les statistiques de plus près, les journées désastreuses en frais de température hivernale ne sont pas légions.
Se fier aux chiffres avant la panique perpétuelle
Prenons notre ville, Rimouski, à titre d'exemple. Dans les 30 dernières années, il est tombé en moyenne 271 centimètres de neige par année, le mois le plus enneigé étant décembre. Le record de neige en une journée a été établi le 4 décembre 1980, alors qu'il était tombé 52 centimètres de neige sur Rimouski. La marque la plus «récente» est un 34 centimètres qui est tombé en 1995. Ce que ces chiffres nous disent c'est que les tempêtes annoncées à toutes les semaines ou presque qui prédisent des 30-40-50 centimètres ne se matérialisent que très peu souvent. Certes, il faut être bien équipé durant la saison hivernale au Québec. Avoir de bons pneus, une pelle dans le coffre, du linge chaud en cas d'urgence, être alerte sur les routes, ça, ce sera toujours vrai, utile et avéré. Par contre, l'annonce de telles températures catastrophiques de façon trop régulière fait régulièrement en sorte que des gens roulent à 30 ou 40 km/h sous la limite, sans raison valable. On a l'impression que c'est seulement «parce qu'ils l'ont annoncé à la télé». De l'asphalte, c'est de l'asphalte. Lorsque la route est dégagée, en hiver comme en été, il faut rouler à une vitesse normale, acceptable. En créant une surprudence chez certaines personnes, les annonces météo exagérées créent plus de dangers parfois qu'elles n'en préviennent. Mon père a toujours dit, trop c'est comme pas assez. Trop vite, c'est comme pas assez vite. Une personne qui roule trop vite risque de prendre le fossé, mais la personne qui roule à 50 km/h sur une limite de 90, alors que les conditions sont très acceptables, seulement «parce qu'ils annoncent une tempête à la télé», est un danger public, puisqu'elle force des dépassements qui n'auraient pas à avoir lieu si elle roulait simplement à une vitesse normale. Pas élevée, seulement respectueuse de la situation.
À force de crier au loup trop souvent, les experts météo finissent par diluer l'importance d'une vraie situation météorologique dangereuse, par leur propre faute. Certains diront qu'il vaut mieux être plus prudent que pas assez et que les prévisions sont tellement changeantes qu'il est difficile d'être précis. Justement, s'il est ardu d'être précis dans ce domaine, pourquoi ne pas se contenter de tempérer, d'être logique et factuel plutôt que d'extrapoler vers une information spectacle qui fait peur à tout le monde. Nul ne devrait prétendre avoir la précision d'un archer professionnel lorsque les résultats indiquent plutôt l'efficacité d'une diseuse de bonne aventure.
Ah et il a fait tempête aujourd'hui dans l'Est du Québec, aucun expert ne l'a vu venir vers le Québec celle-là. Elle était pourtant bien tangible.
Source: Météomédia
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