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Chronique d'opinion

Sans scrupules

durée 18h44
15 octobre 2015
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Frédéric Savard
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Par Frédéric Savard, Rédacteur en chef

Avec ses agissements douteux, ses paroles trop mielleuses, ses mains trop baladeuses et son égo surdimensionné, Marcel Aubut marchait visiblement sur un fil de fer très mince, tel un funambule, depuis de nombreuses années. Son statut, son pouvoir, ses contacts, son expertise et le caractère très politique de son milieu lui ont servi trop longtemps de perche pour éviter de tomber dans le vide.

Blanc ou noir

D’un côté, il y a les défenseurs de Me Aubut. Des hommes plus vieux qui considèrent que leur chum Marcel était seulement foncièrement malhabile avec les femmes, sans plus. Pour eux, voir tomber le ciel sur la tête de Marcel constitue une grande perte pour le milieu sportif et ça signifie que l’avocat devra subir les moqueries perpétuelles des émissions humoristiques de télé ou de radio. Ces hommes d’une autre époque semblent avoir de la difficulté pour plusieurs à intégrer le concept d’égalité hommes-femmes.  

De l’autre côté, il y a vraisemblablement la grande majorité des femmes qu’il a côtoyées par le biais de sa profession. Évidemment, celles qui ont eu le malheur de subir certains gestes déplacés comme des becs juteux trop proches des lèvres ou une main qui va se stationner trop bas, mais aussi celles qui ont remarqué de loin que le comportement de l’avocat dépassait les bornes.

La réalité a-t-elle quelques teintes de gris?

Dans le communiqué qui annonce sa démission de la présidence du Comité Olympique Canadien, Marcel Aubut s’excuse à l’endroit des personnes que son comportement aurait pu offusquer. Il ajoute aussi : «Je suis conscient que parfois mon attitude a pu être perçue comme discutable auprès de certaines personnes de la gent féminine et avoir entraîné un sentiment de malaise. Je le réalise et je vais m’ajuster.»

Nous apprenions aussi la semaine dernière que l’une des premières femmes à avoir dénoncé Marcel Aubut aurait continué à entretenir  une relation familière avec lui, même après avoir présumément été «dégoûtée» par certaines actions et paroles à son endroit.  Des échanges de courriels entre elle et Marcel Aubut entre 2011 et 2014 attesteraient du fait qu’elle lui aurait dit par exemple «Un grand merci  mon beau Marcel» ou encore «Merci mon chéri».

Des patrons ou des collègues trop démonstratifs ou déplacés, il y en a beaucoup dans tous les domaines, beaucoup trop. Que vous ayez le physique de Brad Pitt ou celui du bedonnant mononcle Réjean, ce n’est pas plus acceptable. Des personnes, des opportunistes, hommes comme femmes, qui tentent d’appuyer sur les boutons sensibles question d’obtenir un avantage éventuel dans leur travail, il en regorge. Porter un décolleté et une jupe courte peut dénoter le besoin de se sentir féminine, la volonté d’attirer l’attention et les regards ou tout simplement un amour pour ce style, ce type de vêtements. Mais en aucun cas, s’habiller de façon sexy signifie que le buffet est ouvert à volonté pour des abus de remarques ou des gestes physiques disgracieux.

La seule façon de mettre un terme à ce manège, aussi clichée soit-elle, est de dire un non affirmatif, de dénoncer rapidement. Comme on le voit, l’union fait la force si les propos s’appuient sur un fondement. De cette façon, que la personne fautive commette ses actions de manière préméditée ou non, l’escalade dans les dérives sera résorbée pour le bien de tout le monde. 

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