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Par l'UQAR

Des drogues qui résistent au traitement des eaux

durée 13h57
2 décembre 2015
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Lorsqu’un individu consomme une drogue, son organisme en rejette une partie dans l’urine et dans les selles sous forme de molécule inchangée ou légèrement modifiée. Ces traces se retrouvent ainsi dans les égouts et sont acheminées jusqu’aux usines de traitement des eaux. Toutefois, les usines d’épuration sont-elles en mesure d’éliminer tous les résidus de ces substances, ou en rejettent-elles une partie dans la nature ? Dans le cadre de sa maîtrise en océanographie, Alexandre Palardy étudie le devenir des drogues illicites dans l’environnement.

M. Palardy a montré la présence de plusieurs drogues illicites dans les eaux d’égouts. Il a aussi évalué l’efficacité de deux usines de traitement des eaux situées au Nouveau-Brunswick à éliminer une quinzaine de substances comme le THC (cannabis), la cocaïne, l’héroïne et les méthamphétamines. Pour ce faire, le chercheur a extrait les drogues des eaux usées avant leur traitement. Puis, à l’aide d’un spectromètre de masse, il a isolé chacune des molécules des drogues ciblées pour les quantifier. Enfin, il a comparé les échantillons avec les eaux à la sortie des usines pour évaluer le degré d’élimination des substances illicites.

« À l’usine, une des étapes du traitement consiste à décanter les particules de matière en suspension qui absorbent une grande variété de composés. Mon projet de recherche porte donc spécifiquement sur les différents paramètres faisant en sorte que les drogues sont plus ou moins bien absorbées, mais aussi sur la drogue la plus efficace à être absorbée à cette étape», précise M. Palardy.

Selon les résultats préliminaires, le degré d’absorption varie beaucoup selon la drogue à éliminer, mais aussi selon le volume d’eau traité par l’usine. « Une drogue comme la cocaïne est éliminée à 95 %, mais une autre comme la MDMA (ecstasy) l’est seulement à 52 %. Ce résultat suggère que 48 % de la drogue présente dans les eaux de l’usine sont rejetés dans l’environnement. Que ce soit une drogue illicite ou non, certains produits n’ont pas besoin d’être rejetés en forte concentration pour avoir des impacts importants sur la biodiversité », explique M. Palardy.

L’étude cible également des améliorations qui pourraient être apportées au processus de traitement des eaux usées. « Les drogues évaluées prennent en moyenne 48 heures à être absorbées de façon optimale. Par contre, la durée de l’étape d’absorption dans bon nombre d’usines est fixée à 24 heures. »

Il a déjà été démontré qu’à partir des molécules de drogues présentes dans les eaux usées, il est possible, pour chaque drogue, de déterminer la quantité consommée par la population, et ainsi, de comparer les villes sur le plan de la « consommation » de substances illicites. Cette technique permet aussi d’observer l’apparition de nouvelles modes en ce qui concerne la consommation de substances illicites.

Alexandre Palardy réalise ce projet sous la direction du professeur en géochimie organique marine à l’ISMER, Jean-Pierre Gagné, dont les travaux de recherche portent notamment sur les processus qui déterminent la présence, la dégradation et la persistance des contaminants organiques.

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