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Par Mathieu Ferland

Elle vit l'enfer à la suite d'un geste héroïque

durée 11h47
16 décembre 2015
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La vie de Geneviève Champagne a pris une tournure presque tragique dans la nuit du 5 novembre 2011 alors qu’elle a porté secours à une jeune fille qui tentait de se jeter en bas du viaduc du boulevard Ste-Anne, à Joliette. Elle vit depuis avec d’importantes séquelles physiques et dénonce le fait que le système l’a presque abandonnée.

Geneviève Champagne rentrait chez elle quand elle a aperçu la jeune fille, assise sur la rampe du viaduc, les jambes dans le vide. Elle a immédiatement immobilisé son véhicule près d'elle afin de lui parler et de la convaincre de quitter son perchoir précaire. « Je l'ai approché en lui disant que je n'étais pas là pour lui faire du mal ou pour lui nuire. » Visiblement intoxiquée, la personne a démontré très peu de coopération et beaucoup d'agressivité envers elle. Cette dernière a pris sur elle de faire descendre la personne de la rampe en l'empoignant par le torse et en la tirant en lieu sûr. Elle s'est ensuite distancée de la jeune fille pour pouvoir appeler la police avec son cellulaire. C'est à ce moment-là que la personne s'est mise à courir vers la rampe pour en finir.  

Afin de lui porter une nouvelle fois secours, Geneviève Champagne a passé presque la moitié de son corps par-dessus la rampe et a empoigné la désespérée à une main pour la faire revenir sur le trottoir. Un geste posé sous l’effet de l’adrénaline et qui a causé énormément de dommages au corps de la bonne samaritaine. L’os de son épaule a fléchi sous l’effort, elle a également souffert d’une entorse cervicale, d’une entorse dorsale, d’un décalement de l’omoplate en plus de perdre pratiquement l’usage de sa main droite.

Une loi mal appliquée?


Dans la loi, il existe une mesure destinée aux « bons samaritains » qui sont blessés après avoir porté secours à une personne en danger. Dans le cas de Geneviève Champagne, elle soutient que la lourdeur administrative fait en sorte qu’elle est à la merci de la bureaucratie et de ses antécédents de santé qui précèdent l’incident de novembre 2011. Elle explique être indemnisée par l’IVAC (Indemnisation des victimes d’actes criminels), toutefois les délais pour la transmission d’informations concernant son dossier ont été extrêmement longs, ce qui fait en sorte que la plupart des séquelles de l’incident de novembre 2011 pourraient être ignorées. Selon Mme Champagne, il n'existe aucune loi qui exige la délivrance des diagnostics dans un délai raisonnable. « On peut  rester dans le néant durant des mois avant de recevoir une décision finale concernant notre dossier ». Elle ajoute devoir se battre pour l'obtention des diagnostics finaux sur son état de santé alors qu'elle doit se battre quotidiennement contre sa situation qu'elle qualifie d'invivable.

Lors de l’entrevue livrée sur les ondes de LCN, elle a expliqué que sa condition physique ferait en sorte qu’elle serait même incapable de travailler dans un horaire de trois demi-journées par semaine dans des tâches extrêmement réduites en raison de son état physique. « Dans de telles conditions, quel employeur pourrait vouloir de moi? », explique Mme Champagne, qui considère que le gouvernement applique mal une loi déjà en place. De plus, elle est forcée de consulter des spécialistes afin d’apprendre à se servir de sa main gauche, démarches qui ont été « oubliées » par l’IVAC.


Sentiment d’échec


Récemment, Geneviève Champagne a appris que la jeune femme qu’elle avait tenté de sauver en 2011 s’était finalement enlevé la vie. En entrevue à LCN et au 98,5, Mme Champagne a raconté à quel point elle avait été ébranlée par cette nouvelle. « Je savais que tant que cette jeune femme-là vivait, j’avais une raison de plus pour me battre et trouver l’énergie de continuer. » Interrogée à savoir si elle reposerait le même geste, Geneviève Champagne est catégorique « oui, je le referais sans hésiter ».

À la suite de son geste, Geneviève Champagne a été décorée par la Sûreté du Québec et par l’Assemblée nationale pour son geste héroïque.

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