Pas de déménagement de la traverse à Cacouna
Report de la construction du projet de Carrefour maritime: Sylvie Vignet fait le point
Par Salle des nouvelles
La mairesse de Rivière-du-Loup a tenté de clarifier la situation quant à la décision prise par le conseil municipal, le 30 mars dernier, de demander au gouvernement du Québec le report de la date limite de construction du projet de Carrefour maritime à la pointe de Rivière-du-Loup.
« À ce titre, il m’apparait important de rappeler que le rôle du conseil municipal est de représenter la population :
- en prenant les décisions sur les orientations et les priorités de la municipalité, et;
- en administrant les affaires.
Donc, ce que la Loi nous commande, dans un premier temps, c’est d’établir des orientations et des priorités pour la Ville et, dans un second temps, d’exercer un contrôle sur leur exécution, notamment en ce qui a trait aux dépenses.
Nous avons fait le choix, dans les dernières années, d’axer notre action principalement sur le développement économique. Personne ne sera donc surpris d’apprendre que nous avons travaillé à la réalisation de nombreux projets majeurs, notamment en infrastructures, tels que l’augmentation de la capacité de traitement des étangs aérés, la construction d’une nouvelle caserne incendie, la réfection du Stade de la cité des jeunes et l’agrandissement de la bibliothèque municipale. (...)
Éviter la « hausse des taxes vertigineuse »
Ces projets, bien qu’ils soient hautement bénéfiques sur le plan des retombées économiques, ont également un coût. Comme conseil municipal, nous devons prendre la pleine mesure des décisions que nous prenons et nous rappeler qu’en bout de piste, ce sont les citoyens qui doivent payer la facture de ces investissements collectifs.
Ainsi, le contrôle des dépenses est primordial pour le conseil. Pour éviter des hausses de taxes vertigineuses, des choix doivent être faits et tout ne peut être réalisé en même temps. De plus, nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec l’argent des citoyens comme avec de l’argent de Monopoly.
Du temps pour trouver un consensus
Suivant des échanges avec la Société des traversiers du Québec – la STQ, nous avons pris la décision de demander au gouvernement du Québec un report de l’aménagement du Carrefour maritime, afin de laisser le temps à tous les acteurs concernés dans le projet d’en arriver à un consensus sur les besoins dans le secteur du quai. Cette décision était non seulement nécessaire, mais aussi parfaitement logique, afin de ne pas faire des travaux qui seraient éventuellement défaits quelques mois plus tard.
JAMAIS – je répète – JAMAIS, nous n’avons affirmé que nous voulions abandonner le projet de Carrefour maritime. Nous demandons le report de la date limite de construction, ce qui implique un report de la subvention octroyée, de manière à ce que nous soyons certains de travailler à un projet qui soit acceptable pour la communauté et les différentes parties prenantes.
Je l’ai dit et je le répète : il serait tout à fait irresponsable de dépenser des millions de dollars de fonds publics tant qu’on n’a pas en main toutes les données pour commencer le projet. Personne ne fait venir une pelle mécanique sur son terrain quand les plans de la maison ne sont pas terminés et que le permis de construction n’est pas octroyé. C’est la même chose pour le Carrefour maritime.
Le gouvernement du Québec, par l’entremise du ministère des Transports, est propriétaire du secteur du quai et de la marina. La STQ est quant à elle fiduciaire de ce terrain qui s’étend à l’ouest du resto crèmerie Zodiac et du restaurant Au Boucaneux, comprenant le stationnement, la plage et la zone gazonnée avec la sculpture d’un chef des Premières Nations. La société d’État a donc tout intérêt à prendre des décisions éclairées quant au futur de cette zone hautement stratégique de transport et de tourisme à Rivière-du-Loup.
Relève de navire
C’est connu, il y a une problématique importante de dépôt de sédiments dans le secteur de la pointe. Cela a un impact direct sur le niveau d’eau minimal nécessaire au passage sécuritaire des bateaux. Comme le niveau de l’eau est relativement bas à cet endroit, comme ailleurs sur la rive sud du Saint-Laurent, les eaux du fleuve gèlent l’hiver jusqu’au fond marin, rendant impossibles le passage et l’accostage de bateaux, incluant les brise-glace et les traversiers.
De plus, le Trans-Saint-Laurent arrive à la fin de sa vie utile. Donc, la STQ travaille avec nous à des solutions. Ils ont identifié le Saarema comme étant le navire qui allait prendre la relève. Même s’il nécessite un tirant d’eau moins élevé que le Trans Saint-Laurent, le Saaremaa ne peut accoster au quai de Rivière-du-Loup en hiver pour la raison que j’ai évoquée précédemment. De plus, une mise à jour des installations portuaires actuelles est également nécessaire puisque le quai n’a pas été conçu pour accueillir ce type de bateau.
(...) Étant donné que le Saaremaa ne pourra pas accoster à Rivière-du-Loup pendant les mois les plus froids de l’hiver, compte tenu du niveau de l’eau, la STQ considère l’option de construire un quai provisoire au port de Gros-Cacouna pour permettre au navire de passer l’hiver et ainsi étirer la saison de la traverse. On les comprend de vouloir faire d’une pierre deux coups.
Pas de déménagement de la traverse à Cacouna
Mais je dois ici faire une mise au point extrêmement importante. Certaines personnes laissent entendre que la traverse Rivière-du-Loup–Saint-Siméon va être déménagée à Cacouna de façon permanente. Soyons clairs : cette affirmation est contraire à toutes les discussions et affirmations que nous avons eues avec la STQ jusqu’ici, qui nous a d’ailleurs garanti, ici même, le 27 mai dernier, travailler pour que la traverse reste à Rivière-du-Loup.
Je tiens également à mettre un autre point au clair. Un message que j’ai porté directement auprès des intervenants et des décideurs et que je réitère dans le cadre officiel de cette assemblée : la traverse est importante pour notre communauté, nos gens d’affaires et la Ville et ce n’est nulle part ailleurs qu’à Rivière-du-Loup qu’elle ira, à l’exception envisageable des semaines additionnelles pour une traverse à l’année. C’est un dossier fondamental pour la Ville, et on va se battre s’il le faut... mais nous avons eu en mai l’assurance que ce n’était pas nécessaire.
(...) Une rencontre aura lieu justement cette semaine avec des représentants de la STQ et je suis très confiante quant aux discussions que nous aurons à ce moment ».
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