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Valider leurs compétences

Un plan d'action suggère que les enseignants soient évalués chaque deux ans

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14 février 2025
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Par La Presse Canadienne

Les enseignants des écoles québécoises devraient être évalués chaque deux ans par la direction de leur établissement, avec l'appui d'experts indépendants au besoin.

C'est ce qu'estiment les deux accompagnateurs indépendants qui ont été appelés à produire un plan d'action visant à éviter des situations comme celles qui se sont produites à l'école Bedford, à Montréal.

Un rapport dévastateur publié l'an dernier a fait état d’un climat toxique imposé par une clique d’enseignants à l'école Bedford. Ce clan, que le rapport décrivait comme étant «surtout composé d'enseignants d'origine maghrébine», a fait régner un climat d'intimidation tant envers des élèves que d'autres enseignants qui s'opposaient à leurs façons de faire, selon le document.

S'ils ont formulé des recommandations s'appliquant spécifiquement à l'école Bedford, les observateurs ont aussi mis sur la table quelques idées qui pourraient s'appliquer à toutes les écoles.

Selon Jean-Pierre Aubin et Malika Habelm, obliger les directions d'écoles à évaluer chaque deux ans leurs enseignants leur permettraient notamment de valider leurs compétences.

Ainsi, les directions d'écoles seraient imputables de la qualité de l'enseignement offert dans leur établissement, tandis que les enseignants seraient tenus de maintenir leurs compétences à jour.

Les accompagnateurs estiment que l'obligation, pour la direction, de procéder à de telles évaluations formatives devrait être inscrite dans la Loi sur l'instruction publique ou ses règlements d’application.

Ils qualifient cette recommandation d'objectif à moyen terme, c'est-à-dire qui devrait être mise en place d'ici le 30 septembre 2026, à leur avis.

Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a réagi à l'ensemble du plan d'action en reconnaissant que les deux accompagnateurs ont effectué un travail «rigoureux».

«Je me suis déjà engagé à légiférer pour renforcer la laïcité dans nos écoles. Leurs observations guideront nos travaux et, je le rappelle, rien n'est exclu. La priorité est le bien-être de nos élèves et on va évaluer toutes les options pour y arriver», a-t-il soutenu par voie de communiqué.

Conventions collectives et ordre professionnel

Dans leur document de 12 pages, rendu public vendredi, Jean-Pierre Aubin et Malika Habelm plaident que «la rigidité et la lourdeur» qui accompagnent l'application des conventions collectives «contribuent, dans certains cas, à prioriser les conditions de travail et l’autonomie professionnelle de l’enseignant.e au détriment d’autres considérations».

Ils soulignent que leur objectif n'est pas de nuire à l’autonomie professionnelle des enseignants, mais affirment qu'il faut également s’assurer de leur imputabilité.

Parmi leurs autres recommandations, on retrouve la possibilité d'intégrer dans la loi l'obligation de parler français «dans tous les espaces de l'école susceptibles d'être fréquentés par les élèves».

Dans le rapport d’enquête sur l’école primaire Bedford, il était noté qu'il était fréquent d'entendre certains membres du personnel parler dans une autre langue que le français dans des endroits comme la salle du personnel, les corridors, les salles de classe et le bureau de la direction.

Les accompagnateurs suggèrent aussi d'ajouter à la loi un article interdisant toute manifestation ou activité d'ordre religieux dans les écoles, que ce soit pendant ou après les heures de classe, et de reconsidérer les avantages et les inconvénients de créer un ordre professionnel des enseignants.

Des mesures en place à Bedford

En ce qui concerne le cas spécifique de l'école Bedford, les deux accompagnateurs mentionnent que le Centre de services scolaire de Montréal a «d’ores et déjà amorcé de nombreux chantiers qui devraient avoir des retombées positives sur le service direct à l'élève».

Ils notent toutefois que certaines considérations, comme la taille de l'organisation, sa situation financière précaire et sa culture organisationnelle, font en sorte qu'il pourrait prendre un certain temps avant que les résultats escomptés soient au rendez-vous.

M. Aubin et Mme Habelm proposent entre autres de soutenir les enseignants dans l'enseignement du programme de sciences et dans l'adoption de pratiques de gestion de classe.

Accompagner la direction dans son rôle de gestion et favoriser l'intégration des nouveaux membres du personnel font aussi partie de leurs recommandations visant spécialement l'école Bedford.

Dans la foulée du rapport sur l'école Bedford, onze enseignants ont vu leur brevet être suspendu. Le ministre Drainville a aussi annoncé que 17 autres écoles allaient faire l'objet de vérifications concernant le respect de la laïcité.

M. Drainville a d'ailleurs reçu le rapport concernant ces vérifications. Sans en dévoiler le contenu, le ministre a dit ne pas être rassuré, jeudi.

«Je suis aussi inquiet que je l'étais», a-t-il lâché en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

Le rapport est encore en analyse. Il devrait être rendu public dans quelques semaines.

Mathieu Paquette, La Presse Canadienne

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