Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

La faute du réseau

Les agences privées de main-d'oeuvre en santé clouées au pilori

durée 14h00
15 mars 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Au premier jour des consultations particulières sur le projet de loi visant à limiter le recours aux services de main-d’œuvre indépendante dans le réseau de la santé et des services sociaux, le représentant des agences privées a été mis au pilori.

«Fléau», «parasite», «avarice», «mal nécessaire», «pratiques presque criminelles», les insultes pleuvaient mardi sur le dos des agences privées de personnel de santé.

En fin de journée, Patrice Lapointe, président de l’Association des entreprises privées de personnel soignant du Québec (EPPSQ) et PDG de l'agence Services Progressifs, a été mitraillé de questions chargées.

«Vous défendez l'indéfendable», a asséné le ministre de la Santé, Christian Dubé, après avoir révélé que l'entreprise de M. Lapointe avait exigé des taux horaires de plus de 80 $ pour des infirmières auxiliaires en Abitibi-Témiscamingue et sur la Côte-Nord.

À titre comparatif, le ministre a rappelé que la convention collective plafonne la rémunération d'une infirmière auxiliaire à 32 $ de l'heure. 

Pour sa défense, M. Lapointe a plaidé que divers frais administratifs, primes d'éloignement et «per diem» doivent être pris en compte dans le calcul du taux horaire exigé par une agence.

Il a tout de même admis que certaines agences parmi les membres de son association ont abusé du système et qu'il ne défendrait pas la surfacturation. 

Malgré toutes les épithètes dénigrantes qui ont été accolées aux agences au fil de la journée, Patrice Lapointe a tenté de se définir comme un «collaborateur du réseau de la santé». Pourtant, tous les précédents témoins avaient martelé l'importance de se dissocier des agences et même de les éliminer.

La faute du réseau

Pour expliquer les dérapages dans la tarification des agences et l'appauvrissement de leurs services, M. Lapointe a mis la faute sur l'abolition des appels d'offres qualitatifs.

Selon lui, lorsque le réseau de la santé imposait des appels d'offres qualitatifs, les agences étaient forcées de répondre à des exigences de qualité. Si les critères n'étaient pas respectés, on n'ouvrait même pas l'offre de prix.

D'après M. Lapointe, le réseau a cessé cette pratique, ce qui a ouvert la porte aux abus.

Il a déclaré devant les parlementaires que des solutions structurantes étaient bienvenues pour encadrer l'industrie. Il s'est aussi défendu d'être aucunement la cause d'aucun problème de main-d'œuvre.

Alors que les élus estiment que les agences sont des pyromanes dans le réseau de la santé, l'association estime que les agences sont «des pompiers du système».

Pour le porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, ces entreprises ont simplement été trop avares.

«Vous aviez une poule aux œufs d'or et vous l'avez tuée», a-t-il résumé.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Ugo Giguère, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 15h00

Le juge Denis Gallant refuse d'accorder le statut de participant à Karl Malenfant

Le juge Denis Gallant, qui préside la commission d'enquête sur le fiasco SAAQclic, a refusé jeudi d'accorder le statut de participant à Karl Malenfant. L'ancien vice-président aux technologies de l'information de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) en avait fait la demande le 18 juin dernier. Dans sa décision rendue jeudi, le ...

Publié hier à 15h00

Les remboursements de la taxe sur les services numériques se feront attendre

L’Agence du revenu du Canada (ARC) indique que les entreprises qui ont déjà payé la taxe sur les services numériques, maintenant abolie, devront attendre l’adoption d’une nouvelle loi par Ottawa avant de pouvoir obtenir leur remboursement. Le premier ministre Mark Carney a annoncé dimanche soir que, dans le but de relancer les négociations ...

Publié le 30 juin 2025

Une plainte au Protecteur du citoyen pour les restrictions budgétaires en éducation

Deux fédérations affiliées à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) portent plainte contre les restrictions budgétaires en éducation auprès du Protecteur du citoyen. Dans leur plainte déposée lundi, la Fédération du personnel de soutien scolaire et la Fédération du personnel professionnel de l'éducation demandent au Protecteur du citoyen ...