La critique du jour #2
Le pipi de Joël
Hier, le Journal de Montréal publiait une véritable atrocité journalistique. Un article qui suggère fortement que l'acteur-animateur-chanteur Joël Legendre, ouvertement homosexuel, se serait adonné à des gestes indécents de nature sexuelle dans un parc de Longueuil alors qu'il a simplement été arrêté pour une action à nature indécente qui serait un simple pipi dans les buissons. Un article qui n'aurait jamais été écrit si l'artiste était hétérosexuel.
Le rôle du journaliste est de servir l'intérêt public en premier lieu et non de céder aux démons du sensationnalisme. Une fois que le journaliste apprend qu'il s'agit d'une amende de 438$ fort possiblement pour avoir fait pipi dans le bois, il n'y a AUCUNE nouvelle là. Point final. Tordre une non-nouvelle au point d'insinuer que Legendre a commis des actes plus indécents qu'un simple pipi est une véritable disgrâce journalistique, de la diffamation. Il ne s'agit pas d'un article de blogue, de chroniqueur ou d'éditorialiste, le journaliste doit se baser sur des faits et non sur des suppositions éhontées.
Claude Dubois qui conduit en état d'ébriété et qui se fait arrêter avec près de deux fois la limite d'alcool permise dans le sang avec ses deux enfants à bord de son véhicule c'est une nouvelle, des faits. Ça implique la sécurité du public, donc c'est nécessairement d'intérêt public. Même chose pour Sébastien Ricard, acteur et membre du groupe Loco Locass qui circule sur une piste cyclable avec son auto alors qu'il a les facultés affaiblies par l'alcool. Dans les deux cas, la situation aurait impliquée Joe Blow que la nouvelle aurait méritée d'être exposée au public quand même.
Le journaliste est un professionnel qui doit vérifier ses informations avant d'écrire quoi que ce soit, parce qu'il constitue une référence à laquelle le public se fie. Laissons donc la vie privée des personnalités connues privée, comme ça devrait l'être et qu'on le désire pour nous-mêmes et encore plus, les jugements personnels, sans étoffe, sans preuve.
Je ne placerai pas dans mon commentaire le lien de l'article pour ne pas encourager un tel manque de jugement. Un oeil au beurre noir de plus pour le journalisme.
2 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.
À bientôt!