Chronique d'opinion
Quand tu auras des couilles...
Cher gouvernement,
Je t’écris aujourd’hui non pas pour te parler d’austérité, je ne suis vraiment plus capable d’entendre ce mot-là. Non, je t’écris dans l’espoir qu’un jour, peu importent la couleur ou la direction qui te caractérisent, tu seras en mesure de faire passer les intérêts de la majorité silencieuse avant tes intérêts personnels, ceux de tes amis ou ceux des gens qui croient avoir la science infuse que tu laisses t’intimider à volonté.
Je ne parle pas souvent de politique en public, parce qu’on m’a appris il y a bien longtemps que ce sujet, tout comme le sexe et la religion sont des sujets qui peuvent créer des dissensions et des conflits importants. Mais avant tout, il y a tellement de pseudo-experts et de passe-passe en politique que j’ai développé une «écoeurite aiguë», voire même une aversion envers la plupart des aspects de ce milieu. Ainsi, j’ai décidé de t’écrire aujourd’hui non pas pour te donner des ordres, mais plutôt pour te soumettre une liste de souhaits. La voici donc:
Quand tu auras des couilles, tu trouveras un moyen pour faire cesser ces grèves étudiantes perpétuelles qui coûtent une fortune à ceux et celles qui veulent vraiment aller à l’école. Par la même occasion, tu pourrais en profiter pour t’asseoir avec les profs et leur dire que prendre activement part aux manifestations les ramènent peut-être à leurs propres années étudiantes des années 70, mais que c’est très peu approprié maintenant qu’ils constituent des figures d’autorité.
Quand tu auras des couilles, tu feras en sorte que le français ne soit pas bafoué comme il l’est actuellement. Tu t’assureras que les nouveaux arrivants, qui sont de grandes valeurs ajoutées à la communauté québécoise sachent comment s’intégrer. Que notre culture, nos valeurs, notre histoire, notre patrimoine, notre langue soient affichés clairement et fièrement pour éviter toutes les ambiguïtés possibles sur notre identité.
Quand tu auras des couilles, tu demanderas de l’aide aux plus petits en te rendant compte que ce n’est pas s’adjugeant tous les pouvoirs qu’on devient plus grand. L’expertise et la proximité qui prévalent dans les régions sont des ressources qu’on ne peut pas avoir de façon improvisée. Les grandes villes ne sont pas seules à exister.
Quand tu auras des couilles, tu sortiras de ton grand manoir à plusieurs étages pour venir voir réellement ce qui se passe pour les gens pauvres et la classe moyenne.
Quand tu auras des couilles, tu t’affirmeras et tu ne nommeras pas forcément le même nombre d’hommes que de femmes comme ministres. Que tu nommes 15 femmes et 5 hommes ou l’inverse, des gens noirs, blancs, rouges, avec des boutons, hétérosexuels, homosexuels, bisexuels, on s’en fout. Ce qui compte, c’est la compétence et l’intégrité.
Quand tu auras des couilles, tu cesseras les magouilles qui font en sorte que 50% des gens qui font partie de la société que tu dois diriger, ne vont plus aux urnes aux élections.
Quand tu auras des couilles, que tu sois du Parti Libéral, du Parti Québécois, de la Coalition Avenir Québec, de Québec Solidaire ou d’un autre parti, je n’annulerai plus mon vote.
Quand tu auras des couilles, je voterai pour toi.
6 commentaires
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Le journalisme n'est plus ce qu'il était...
Je suis le rédacteur en chef, journaliste, chroniqueur et éditorialiste du GoRimouski.com. Puisque j'ai plusieurs chapeaux, j'indique, comme c'est le cas ici, (chronique d'opinion) le chapeau que je revêts pour l'article que j'écris pour ne pas qu'il y ait de confusion, parce que je ne change pas de titre à chaque fois.
Mais votre remarque est tout à fait appropriée. Il ne faut pas confondre article journalistique, article d'opinion ou un article éditorial.
Cet article est bel et bien un article d'opinion.
Bonne fin de journée à vous,
Cordialement,
Frédéric Savard
Avant de commenter cet article j'ai eu un profond sentiment de retenu puis je me suis dis que rendu où on en est vaut mieux parler. C'est beau de voir comme le journalisme peut exprimer tout haut ce que d'autre disent tout bas. Dans la belle et grande région du bas-st-Laurent, on peut penser mais on doit le garder pour nous. C'est ce qu'on se fait dire encore plus dans les petites municipalités et ça c'est décevant. Votre liste de souhait me fait du bien et si par pur hasard M. Couillard venait à le lire, j'ajouterai que le jours où il aura les '' couilles '' de s'assoir avec le ministre de l'éducation et remettre la droiture sur la façon dont les écoles primaire des régions éloignées ou non sont dirigées et les remettre dans les mains d'un être humain qui fait la différence entre une enfant et un sac de terre ou encore avoir de la reconnaissance pour les parents qui viennent acheter dans ces régions pour faire instruire leur enfants dans leur établissement, car c'est nous qui faisons qu'ils ont le salaire '' la gratuité j'y crois plus '' alors là je verrai une raison d'aller voter en son nom. Merci, vous faite ma journée :)
Ah oui ! Monsieur Couillard n'est-t-il pas Français de souche ?