L’organisme souhaite qu’elles obtiennent dix jours de congé rémunéré
Violence conjugale : l'Intersyndicale des femmes demande d’offrir une porte de sortie aux victimes
L'Intersyndicale des femmes estime que Québec doit offrir une porte de sortie aux victimes de violence conjugale et demande dix jours de congé rémunéré pour toutes les victimes.
L’organisme, qui est composé de représentantes de la condition des femmes de sept organisations syndicales, dit avoir pris acte de l'ouverture du ministre du Travail, Jean Boulet, à l'égard de ces victimes.
Lors d'une rencontre jeudi avec l'Intersyndicale des femmes, il a notamment suggéré de tenir des rencontres périodiques pour discuter de la question. L'Intersyndicale des femmes saisit la balle au bond et accepte de rencontrer de nouveau le ministre pour discuter de ce sujet, mais prévient qu'elle s'attend à des gestes concrets pour aider les victimes de violence conjugale et familiale.
« Nous convenons que certaines mesures sont déjà en place, notent les représentantes de l'Intersyndicale des femmes. Les dix jours de congé rémunéré pour toutes les victimes de violence conjugale, syndiquées ou non, que nous réclamons constituent une mesure complémentaire pour leur venir en aide. Ils permettent de maintenir un revenu afin que la précarité ne soit pas un obstacle au moment de quitter un foyer violent. »
Une analyse des aides offertes aux victimes de violence ailleurs au pays montre que le Québec fait piètre figure et protège très peu les victimes de violence conjugale et familiale dans leur droit du travail comparativement aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.
En fait, seule l'Alberta est moins généreuse que le Québec. Il est grand temps pour le gouvernement du Québec de remédier à cela selon l’organisme.
Pétition
Une pétition réclamant dix jours de congé rémunérés pour les victimes de violence conjugale a d'ailleurs été lancée récemment sur le site de l'Assemblée nationale et récolte déjà de nombreux appuis, notamment des porte-parole de l'opposition en matière de condition féminine.
« Nous tendons la main au ministre Boulet afin qu'il joigne sa voix à celles des centaines de personnes qui réclament une porte de sortie pour les victimes de violence conjugale, disent les représentantes de l'Intersyndicale des femmes. Lorsqu'une victime doit s'enfuir au milieu de la nuit avec ses enfants pour se protéger, elle ne devrait pas être freinée par la crainte de perdre son revenu et d'être incapable de subvenir à leurs besoins. M. Boulet a le pouvoir de modifier la loi en ce sens. »
L’Intersyndicale des femmes ajoute que les campagnes de sensibilisation sont intéressantes, mais demeurent insuffisantes pour arrêter une personne violente.
La terrible vague de féminicides des derniers mois a fait la démonstration selon l’organisme qu’il y a urgence d'agir.
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